forez
Tout à fait d’accord avec ce court article très pertinent qui en même temps qu’il vante la rando nordique, appuie sur les problèmes du ski nordique actuel.
Je ne parle pas de l’alpin mais bien du nordique où à trop vouloir aménager on a oublié l’essentiel : un sport nature où les adeptes recherchent (ou recherchaient ?) ce contact simple avec la nature hivernale.
On peut considérer d’un côté le ski de rando nordique, le vrai hors piste, le ski de fond hors traces et bien sûr celui sur pistes damées.
Le premier s’adresse à des personnes qui ont une certaine volonté et aisance dans le milieu naturel.
Le second, qui avant l’arrivée des engins de damage se pratiquait partout était adapté à presque tout le monde. Des itinéraires étaient balisés (avec une couleur suivant la difficulté) comme les sentiers d’été pédestres ou VTT autour d’un foyer de ski de fond où l’on pouvait louer des skis et boire un coup.
Celui sur pistes damées a été trop loin dans son approche ultra aménagé des pistes voulant emboîter le pas à l’alpin alors que la clientèle et les motivations sont totalement différentes. On a créé des autoroutes pour compétiteurs ou sportifs là où 90 % des skieurs demandaient juste un chemin à la place du sentier primaire.
Au début des domaines nordique, il y avait des pistes tracées mécaniquement avec toujours une codification de couleur et en plus des itinéraires dits de randonnée.
Malheureusement, ces itinéraires sous la poussée des ultras sportifs ont été transformés en nouvelles pistes ce qui a d’un côté augmenté les coûts de fonctionnement des domaines et chassé en même temps la clientèle adepte du ski de fond promenade.
Las de se retrouver sur la bande d’arrêt d’urgence (bien à droite dans les branches) des pistes damées à 6 ou 8 m, et de devoir payer pour ça, ces promeneurs ont été suivant leur capacité ou/et leur âge et forme physique, vers la raquette ou le ski de randonnée nordique (petite randonnée dans les « domaines hors pistes » des domaines nordique).
C’est d’ailleurs pour cela que les domaines nordiques tentent de raccrocher sous des prétextes sécuritaires pas toujours évident, la raquette à neige. La volonté était de générer de nouvelles recettes pour palier au déficit chronique de celles du ski de fond proprement dit.
Après les JO de 1968 à Grenoble et le boum du ski de fond, on assocait celui-ci au retour à la nature post « soixantehuitard » et force est de constater que l’aménagement du ski de fond a rattrapé ces adeptes du sport nature.
Alors j’espère que les aménageurs et gestionnaires de tous types n’iront pas chercher à tirer profit du ski de randonnée nordique, mais c’est moins sûr.
Sur le domaine nordique des Crêtes du Forez (j’en parle dans l’article sur les nouveaux skis) les pistes raquettes balisées se font de plus en plus nombreuses et repoussent l’espace naturel.
Sans vouloir être contre (je fais du ski de fond sur pistes damées) il faut un juste milieu et surtout les gestionnaires devraient, plutôt que rechercher de nouvelles recettes, se poser la question de la place du ski de fond sur pistes damées dans la société actuelle et essayer de penser autrement, sans toutefois supprimer totalement les pistes mais juste les rendre « raisonnables » par rapport à la fréquentation.
Penser plus loin vers ce retour aux sources titre fort justifié de l’article de Régis.