Jacques a écrit :
Le premier risque commercial pour ces éventuels artisans, est celui des efflorescences blanches qui surviennent parfois. Il me semble que c'est surtout si le mastic en cartouche était acétique. Ça ne me dérange guère si le vêtement d'origine était camouflé : le motif est juste un peu plus compliqué, ce qui ne dérange guère la faune. Mais cela indigne ma compagne, si je lui étanche ainsi les coutures de la pélerine rouge que je lui ai achetée.
…
Et là si, voilà les déplorables efflorescences blanches ! Non je n'avais pas bouchonné… Je me sentais pressé et affamé, j'ai bâclé. …
Réglé.
Ce n'étaient pas des efflorescences, ni des chromatographies. C'était que du gel de silicone était resté en surface du tissu. Le solvant s'évaporant, il laissait derrière lui une éponge de silicone, poreuse : ce gel était désolvanté.
Un peu de physique, niveau Sciences et Vie ou Sciences et Avenir, pas plus :
Le blanc vient d'un milieu dispersé, à indices de réfraction très différents, tel que la neige, ou une poudre, telle que la farine de blé par exemple, et des multiples réflexions et diffractions de la lumière. Il faut que les grains et la porosité soient de taille comparable ou modérément supérieure à la longueur d'onde typique de la lumière visible, qui est environ d'un demi micromètre.
J'ai toujours eu des difficultés à tout bien mélanger en dissolution. Comme la vie est brève, je commençais à appliquer le dessus de mon pot, de bonne fluidité, tandis que le fond contenait encore des grumeaux, puis je rajoutais du white-spirit et je remélangeais à mesure que je consommais du sirop fluide. En fait, il eût fallu préparer moins de sauce d'un coup, et consacrer plus de temps à touiller ce [censuré] de mélange récalcitrant.
Remède :
D'abord être certain qu'un en a fini avec les couches de siliconage. Car le remède que je vais proposer est incompatible avec tout siliconage ultérieur.
Ensuite avoir laissé durcir à l'air au moins deux jours, durée à moduler peut-être selon la température et la ventilation.
Quand visiblement c'est réticulé et que c'est arrivé au bout de la réticulation, appliquer de la graisse à chaussures ou à selle, enfin à cuir épais, sur les zones blanchies. Cela s'applique à la brosse à dents, cela sent, mais il n'y a pas de solvant.
C'est tout.
Cela pénètre le gel poreux, et le tout devient transparent, pratiquement invisible. Les indices de réfraction du silicone et de ses pores remplis de graisse, sont très proches ; les dioptres deviennent invisibles dans ce milieu optiquement assez homogène.
L'hydrophobie est rétablie. La sensibilité au feu est localement aggravée ou rétablie.
L'odeur est durable, assez pour prévenir la faune de notre approche, au moins sous le vent à nous. Mais nous émettons tant d'autres odeurs dont nous sommes inconscients, et que eux perçoivent fort bien…
Enseignements à en tirer :
On peut en déduire la taille des pores de ce gel, donc la taille des micelles et leur pré-organisation en châteaux de cartes, comme une argile floculée. Cela implique des micelles de grande taille, de l'ordre de 1000 à 5000 Å, ce qui est énorme et m'étonne beaucoup. Ou alors ce seraient déjà des micelles de micelles ?
Le polyamide se file à partir de 110 Å de grand axe de micelle, mais il faut au moins 400 Å de grand axe pour faire quelque chose avec du polyétyylène ou polypropylène. Dans le polyamide, la résistance au cisaillement et en traction vient des liaisons hydrogène entre micelles, alors qu'un polyoléfine doit se contenter de liaisons de Van der Waals, considérablement plus faibles. Il faut donc des molécules (pelottonées chacune en micelle à la polymérisation en solvant) plus grandes, plus déformables, plus flasques pour avoir de meilleures surfaces de contact entre micelles.
Cela pourrait impliquer que notre choix imposé par la structure du commerce, de ces mastics en tube ou en cartouche, n'est pas optimal, et que des préparations de poids moléculaire plus bas, feraient mieux notre affaire en traitement de textiles : meilleure pénétration, moindre gélification en masse. Tiens, justement ce qu'ils proposent en aérosols, mais sacrément coûteux.
Graisse utilisée ?
Celle que j'ai en stock maintenant est la graisse à cuirs de St*rwax, trouvée à C*sto. Composition annoncée : lanoline et équivalent d'huile de pied de boeuf. Pas encore essayé d'autres sur ce problème.
Du cirage incolore pour chaussures, imperméabilisant, devrait convenir aussi.