Bonjour,
Utiliser deux sacs de couchage l’un dans l’autre est une technique ancienne qu’on retrouve aussi en alpinisme.
Pour rappel le sac à viande glissé dans le sac est tout de même la base du principe. Puis delà sont apparus les sacs à viande plus technique et qui permettent d’apporter un gain d’isolation et je pense aux Thermolite REACTOR Extreme de chez SeaToSummit.
Donc comme mentionné plus haut c’est une solution parmi d’autres pour obtenir un gain d’isolation.
Avec 2 sacs de couchage, c’est effectivement utilisé. Et aussi utilisé par les « locaux », je ne compte plus les fois où j’ai vu 2 sacs de couchages différents manipulés par des gens du nord en rangeant le contenu de leur pulka. Pour rappel, le système de couchage de Carinthia à plusieurs couches ne vient pas des pays chauds, les alpes autrichiennes l’hiver ça peut être très froid
Pour un climat arctique, j’utilise aussi cette technique ou pas de 2 sacs différents c’est-à-dire :
-
Chacun à une fermeture éclair opposée (évite les ponts thermiques)
-
Une garniture synthétique,
-
Une garniture duvet.
Je prends systématiquement des sacs de couchage dont le tissus extérieur est en Pertex car il donne de bons résultats en terme de solidité, séchage, masse et vieillissement (Dans mon stock j’ai un sac en Pertex de 1991 dont le tissu est toujours impec alors qu’il sert toujours – sac de couchage -30°C de chez Vango)
L’avantage est comme il a été dit les combinaisons possibles en fonction de la température ambiante. Exemples :
-
Un seul,
-
Un fermé l’autre en couverture,
-
Les deux fermés
Car en Laponie, j’ai toujours eu des variations importantes de température durant mes séjours (février-mars et même avril) avec une amplitude de +5 à -28°C observable en moins d’une semaine.
Un seul sac de couchage est donc à mon sens une solution peu adaptée. Car peu modulable en fonction des températures et du lieu pour rejoindre Morphée. Avoir trop chaud entraîne la transpiration et la transpiration conduit au froid ressenti.
Par rapport à ce pb de transpiration à l’intérieur du sac de couchage, il existe la solution VBL proposé par Exped mais pas que. Ca marche plutôt très bien, effectivement le matin, il peut arriver qu’il est bien humide à l’intérieur et le sac en duvet (protégé par le sac de couchage synthétique) est parfaitement sec. Là aussi c’est à adapter en fonction du froid du moment.
Le sac de couchage à garniture synthétique est toujours mon sac extérieur. Le plume bien que je préfère utiliser des modèles dont les plumes sont traitées pour l’humidité, je l’utilise jamais sans protection (goretex ou sac de couchage synthétique) directement dans le froid du fait de la condensation dans la tente. Une nuit à prendre l’humidité ce n’est pas bien grave mais plusieurs nuits ça peut devenir un vrai pb.
La capuche. Dans les faits, il est très rare que je dorme avec elle fermée. Je ferme plus ou moins une ou les deux collerettes au-dessus des épaules et c’est tout. La capuche j’y met des vêtements pour y faire un oreiller. Et basta car je dors avec couvre-chef qui peut être un bonnet en duvet (laine quand il fait pas trop froid) ou ce que nomme les français une chapka (шапка/chapka étant un chapeau en russe – l’espèce de W étant le « ch », le pi étant le « p ») Fermer la capuche en couvrant nez ou/et bouche veut dire prendre le risque de mouiller l’intérieur du sac de couchage du froid durant la phase d’expiration de la respiration. Et donc cela conduit à la sensation de froid.
Autre point à ne pas négliger : l’isolation par rapport au sol.
Donc là, je suis partisan du matelas mousse avec un autogonflant ou un gonflant comme on fait aujourd’hui. Depuis cette année j’ai migré de l’autogonflant vers le gonflant qu’est le Thermarest Neoair Xtherm… (franchement plus confort que l’autogonflant) mais en version rectangulaire pour les deux car sinon je retrouve toujours mes pieds sur le tapis de sol de la tente et donc je suis obligé de les bloquer entre des sacs pour que dans la nuit ils ne s’échappent du matelas. Même si l’autogonflant est moins confort que le gonflant, j’ai eu l’occasion de passer mes nuits durant plus de 2,5 mois dessus sans devoir faire de la kiné après coup
Le matelas mousse sert de secours en cas de crevaison et sinon il est dessous car plus isolant ainsi. La colle avec la rustine ou le patch autocollant, ça n’est pas une réussite à 100% surtout avec la fatigue accumulée… l’humidité…la difficulté à dégraisser/nettoyer le tissus… La crevaison, en Laponie, ça m’est arrivé avec des lunettes. C’était avec la jonction de la branche qui avait un angle vif. J’ai posé la main dessus alors qu’elle était sur le matelas autogonflant et pschitt…La rustine a heureusement tenue ce qui a permis de maintenir le confort du séjour.
Alors oui c’est un peu moins pratique 2 sacs de couchage l’un dans l’autre et fermé pour s’y glisser. Mais ce n’est pas toutes les nuits que le besoin se fait sentir. Avec le temps, je m’aperçois que le synthétique est souvent seul ou en couverture. Contrairement aux idées reçues, en Laponie, il ne fait pas très, très froid toutes les nuits. A moins d’y être sur des séjours courts (inférieur à la semaine pour donner une référence)
Puis il y a la solution sur-sac goretex, sac de couchage (plutôt duvet que synthétique mais possible aussi) et VBL. C’est ce que j’avais cet hiver par exemple, là aussi ça fonctionne très bien. Chacun apportant sont isothermie.
Autre point la température confort, extrême…: alors là c’est tout et n’importe quoi mais heureusement il y a une normalisation qui existe mais elle n’est pas obligatoire pour les fabricants et c’est bien dommage enfin… la norme est la suivante : EN 13537.
Autant prendre un sac de couchage qui y est conforme car là ça veut dire quelque chose et un quelque chose qui peut être comparé à d’autres sacs de couchage. Autrement on est dans le on dit.
Autre point qui me semble important : Homme et Femme.
Quoi qu’en dise certains, il a des différences et pas que sur les formes… mais aussi sur le métabolisme qui doit être considéré. Dans mes lectures, il est dit au travers d’études qu’il y a 7 deg C d’écart de ressentie. Ce qui peut paraître beaucoup dit comme cela mais dans les faits toutes les femmes qui m’ont accompagné dans le froid, ont toujours eu bien plus froid la nuit que moi. Est-ce mon métabolisme ou le leur, je suis incapable de l’affirmer autrement que par ces publications. C’est juste un constat parmi d’autres en presque 50 ans de pratique.
Puis pour finir mon roman :
La tente doit être bien ventilée, j’utilise un modèle qui comporte de grosses manche à air et c’est bien pratique pour régler le débit et celles-ci ne permettent pas la remonter de neige soufflée par le vent à l’intérieur de la tente et dans l’abside. La tente que j’utilise uniquement pour les pays du nord comporte des bavettes à neige. Le matin au réveil, même si grosse tempête dans la nuit, il n’y a pas de neige partout sur les affaires restées dans l’abside. La tente est aussi à considérer pour son confort nocturne surtout quand les nuits s’enchainent. Elle doit permettre un montage et démontage facile dans la tempête. En région à ours, idéalement elle doit comporter au moins 2 entrées/sorties. Par exemple cet hiver, je suis resté bloqué 4 jours dedans du fait de la météo qui était exécrable par rapport à l’objectif du séjour, j’étais donc content d’avoir 3 places pour moi seul avec une abside qui ne se remplissait pas neige par le vent ce qui permettait de laisser la porte de la chambre ouverte en journée tout en ayant une bonne ventilation grâce aux manche à air (important aussi avec le réchaud à essence en fonction)