En raid nordique, une des meilleures solutions pour faire sécher la nuit gants, moufles, chaussettes, bonnets, etc …consiste à les enfouir dans le gros sac de couchage en synthétique .
Les sous gants sont souvent placés entre deux couches de vêtements sous les aisselles ( et sur les mains ! ), mais les pièces plus volumineuses sont mises au fond du sac de couchage ou du sac à viande, et lorsque leur nombre augmente, on perd du temps le matin pour retrouver la paire adéquate avant de démonter le camp.
La plupart d’entre nous utilise soit un sac à viande en THERMOLITE ( SEA TO SUMMIT ) ou un sac en polaire pour gagner en confort et éviter de salir l’intérieur du sac .
Je vous propose de réaliser un sac à viande en polaire à vos mesures, muni de poches en tissu résille très fin, dans lesquelles prendront place vos objets à faire sécher, ainsi vous les retrouverez rapidement la matin, chauds et secs.
Les sacs à viande du commerce en polaire sont souvent lourds et assez mal conçus .
Il est préférable d’en fabriquer un parfaitement adapté à la taille du skieur et à ses habitudes de bivouac .
Première étape : réaliser un patron approximatif du sac :
le mieux est de prendre un sac de couchage qui vous convient et de relever un patron dessus .
Si vous avez l’habitude de mettre aussi vos chaussures au fond du sac, prévoir de la largeur supplémentaire aux pieds sur le patron du sac à viande pour leur ménager de la place.
Ne pas hésiter à prévoir suffisamment de tissu pour la capuche, il est souvent agréable d’avoir un repli de polaire sur le visage quand il fait bien froid.
Evaluer grossièrement le métrage à acheter en magasin .
Deuxième étape : les tissus et fournitures
- trouver du tissu polaire assez léger, de préférence un peu
« moutonné » et légèrement élastique : c’est quasiment l’étape la plus compliquée, surtout si on habite en province ( outre les magasins de tissus, penser aux ventes d’usines et aux marchés )
- le tissu résille 100 % polyester en 145 cm de large se trouve assez facilement , avec du choix de jolies couleurs ( exemple mondial tissu 2.50 euros le mètre ), il est doux au toucher et hyper léger ; on peut aussi utiliser du tissu léger pour moustiquaire ( blanc ou noir : plus difficile à trouver )
- un bobino de fil synthétique de la couleur de la polaire, cordon élastique et tanka pour la capuche , une fermeture à glissière solide à grosses mailles, choisir la taille en fonction de la longueur d’ouverture souhaitée ( penser que l’on dort souvent avec plusieurs couches de vêtements, il faut pouvoir rentrer dans le sac )
( les fournitures de mercerie sont en général beaucoup moins chères sur les marchés )
Troisième étape : la coupe
- découper l’avant du sac ( la partie contre le ventre)
- le dos avec sa prolongation en capuche , surfiler les morceaux soigneusement afin d’avoir des coutures propres car on peut être amené à utiliser le sac recto/verso
- les poches :
. elles doivent se trouver sur la partie antérieure du sac à viande ,être de la taille de chaque moufle , gant, bonnet éventuellement chaussettes mis à sécher ;
. relever grossièrement les tailles des objets à sécher sur des feuilles cartonnées ( prévoir de la marge pour pouvoir rentrer facilement les moufles dans les poches )
. Etaler la partie antérieure du sac bien à plat, positionner les patrons de poches selon ses souhaits .
. On peut aussi placer une toute petite poche en haut du sac fermée par velcro , vite accessible pour y mettre boules QUIES , masque de nuit et éventuellement quelques comprimés anti douleur pour la nuit .
. Enfin découper les poches dans le tissu résille : l’idéal est de placer la lisière du tissu ( elle est renforçée ) à l’endroit où la poche s’ouvre et n’est pas cousue au sac ( on peut aussi diminuer un peu la largeur de la poche dans le haut , pour éviter que les objets n’en sortent )
. Faire un petit ourlet roulotté sur les trois bords de chaque poche , les placer sur le tissu polaire en les bâtissant à gros points, avant le les coudre solidement sur la partie avant du sac à viande.
Cinquième étape : l’assemblage du sac :
- Coudre le tunnel pour passer le cordon élastique de la capuche , en fixer une extrémité solidement par des points, l’autre bout qui sort largement du tunnel recevra le tanka pour resserrer la capuche en coulissant l’élastique ;
- Assembler avant et arrière du sac par une couture solide et soignée , laisser l’ouverture du coté souhaité pour pouvoir coudre la fermeture à glissière d’ouverture latérale
( on peut éventuellement coudre celle ci à la main par une double rangée de points ), fixer un cordonnet élastique ( fluo si vous en avez !!) sur la tirette de la fermeture .
Ce sac à viande peut être utilisé avec les poches sur le dessus, ou à l’intérieur, en fonction de la température et du degré d’humidité des objets à sécher , il suffit de le retourner pour cela . . Dès que c’est possible, ( rayon de soleil au bivouac, passage dans une cabane ou refuge, etc … ) mettre à sécher gros duvet et sac à viande.
Avec les restes de tissus, vous pouvez vous fabriquer quelques pochettes pour ranger divers objets, soit dans le sac de couchage, soit dans la pulka ou le sac à dos .
La meilleure fermeture pour ces pochettes reste celle par cordonnets qui glissent en haut, car légère et manipulable avec des moufles .
Une pochette du même style peut aussi être réalisée pour y plier votre sac à viande personnalisé qu’on vous enviera !
Voilà, à ce stade vous pouvez vous glisser votre nid douillet, qui peut aussi être utilisé en refuge pour éviter le contact avec les couvertures rugueuses et ne pas éparpiller vos affaires quand la place est comptée .
Bonne nuit !