71°solitude Nord

Nathalie, Jurassienne de cœur et d’âme a quitté l’hiver dernier, son massif, pour chausser les skis durant un périple de 71 jours sur une distance de 1261 km depuis Ivalo en Laponie finlandaise jusqu’au Cap Nord puis est descendue dans le Sarek. Damien, réalisateur et aventurier a filmé l’épopée de la jeune femme. Découvrez en avant-première les premières images du film attendu pour le mois de décembre 2014.


Ce sujet de discussion accompagne la publication sur https://www.skirandonneenordique.com/actus-outdoor/71-solitude-nord

Attention aux yeux, après Jor, caméra au poing, ou accrochée n’importe où avec un bout de caoutchouc, Damien a encore sévi dans l’univers de la rando nordique.
C’est plus qu’une habitude, c’est une signature, un film de Damien c’est: un mélange, de poésie, d’humour de bonnes musiques, avec des images qui invitent à entrer dans l’écran.
Il affirme qu’il n’aime pas spécialement l’hiver, mais on ne se lasse pas de le voir se faire rattraper par le froid et la neige, avec encore pour cette année un projet qui semble se dessiner au Svalbard.

71° solitude Nord retrace le périple lapon (1261 km) de Nathalie. Un bout de femme en apparence tout ce qu’il y a de plus simple et débonnaire, qui cache un vrai côté punk enragé. Enragée faut forcément l’être un peu pour se lancer seule dans se genre de projet. Nathalie c’est notre Jonathan Livingston des montagnes du Jura. C’est le réalisme, le pragmatisme, la démarche empirique au service du grain de folie qui peut amener chacun à vivre pleinement ses rêves.
Nathalie et Damien, ils vendent du rêve, n’hésitez pas à en acheter, car il y a vraiment de la matière pour s’inspirer.

Merci Régis pour cet article qui me fait rudement plaisir, pour ton soutien.
Et merci Sancho pour ton commentaire si joliment tourné. Je suis plutôt flattée !
Ce périple a été une source d’enrichissements divers et variés, en connaissances sur l’alimentation, la gestion du froid, l’effort, le sentiment de solitude et tout ce qui tourne autour. C’était une expérience dans le sens propre du terme. Je suis rentrée en ayant encore l’envie de skier, encore l’envie des grands espaces, encore l’envie de solitude, de silence,… bref, même si les images tournées reflètent bien les difficultés que j’ai rencontrées, et les joies que j’aie éprouvées, je garde de cette aventure un souvenir très fort, très positif. J’ai vraiment pris plaisir à faire ce que j’ai fait et vous encourage tous à faire un jour le pas pour réaliser vos rêves, même (et surtout) s’ils peuvent paraître un peu fous !

Merci pour votre soutien !

Salut Nathalie,

C’est avec grand plaisir… Et encore BRAVO pour cette belle réalisation.

J’aimerais que tu nous parles de la solitude… Comment d’un point de vue psychique tu te prépares à être seule. Comment fais tu pour être seul dans le grand nord. La question peut sembler anodine, mais je crois que de partir seul(e) et de rester seul(e) n’est pas donner à tout le monde. Est-ce ta disposition d’esprit, ton mode de vie, ton envie qui te le permet. La question subsidiaire, c’est comment gère tu cela dans les moments de doutes ? Je suis sûr que tes réponses va en intéresser plus d’1 ! N’hésitez pas à réagir et à faire part de vos expériences sur ce sujet ! Je suis intéressé pas vos réponses !

Salut Régis,

La solitude… vaste sujet. Déjà, je crois que c’est beaucoup plus facile d’être seule là où il n’y a personne ! Je m’explique. Etre seule dans les rues surpeuplées est terrible, aussi terrible que de vouloir résister à une pâtisserie à laquelle tu n’as pas le droit de toucher alors que tu passes devant cinquante fois par jour… Mais là, personne, aucune tentation, et ça je le savais, et ça faisait partie du trip… Aucune préparation psychique spécifique, tout est histoire de motivation. « Je le ferai ». J’ai l’habitude de pratiquer le sport seule, j’aime le silence, les grands espaces et la liberté. Ca peut paraître « cul-cul » de dire ça comme ça, tout le monde aime la liberté, mais la liberté, la vraie, implique d’être seul. Au départ j’avais fait une recherche de coéquipier et puis peu à peu j’ai abandonné l’idée, pour vivre pleinement et complètement mon périple. Et je n’ai aucun regret…

Et puis une fois là bas (enfin… là haut), j’avais l’esprit tellement occupé par tout ce qu’il faut mettre en oeuvre afin de me maintenir dans des conditions de confort acceptables que les heures tournent sans s’en rendre compte. La discipline personnelle est aussi indispensable qu’un couteau. J’étais bien, je pense pouvoir affirmer que je n’ai jamais eu ne serait-ce que 10 minutes de cafard. J’ai profité du silence, du paysage… Mon mode de vie, ma disposition d’esprit, et mon envie, oui tout ça font que je n’ai à aucun moment souffert d’être seule. J’avais la paix !

Gérer la solitude dans les moments de doute… je crois que je suis très terre-à-terre, donc quand se présentent des situations épineuses, j’essaie de me concentrer et de réfléchir, avant d’agir, je me dis que ça pourrait être pire, je considère que tant que moi, je vais bien, alors tout va bien, que je vais trouver une solution, que quelqu’un chose va survenir et que tout va s’arranger (je pense au moment où j’ai explosé mon brancard…). Je ne suis pas téméraire ni casse cou, je n’aime pas me mettre en danger, et je ne pense pas l’avoir fait, à aucun moment. J’ai une certaine expérience de la montagne, des efforts longs aussi, solitaires, du froid et de la neige, je crois que j’ai appris à relativiser. Et puis, sans fausse modestie, j’ai tellement pensé à un tas de détails déjà avant de partir, je me suis confrontée en imagination à tant de situations avant même de chausser les skis, que je suis partie sereine… et le suis restée. Mes différents voyages, longs, à vélo, à travers l’Asie ou ailleurs, dans des situations précaires ou difficiles m’ont appris à relativiser aussi, et la chose primordiale là haut est de ne pas se faire mal et de ne pas tomber malade. Et puis le fait d’avoir avec moi un téléphone satellite (prêté par la société iec-telecom) a été grandement rassurant.

Je reste à ta dispo.

A plus

Et pour ajouter au commentaire précédent. Par définition, quand tu es seul, tu ne comptes sur personne, tu fais les choses, il n’y a pas à se poser de questions. Si tu ne fais pas, personne ne fera à ta place, et si tu ne fais pas, toi seul en porteras les conséquences, qui peuvent être lourdes… alors tu fonces, tu fais ce qu’il faut. Il ne faut rien laisser au hasard ni attendre que les conditions ou la couture qui se déniape ne se détériorent trop avant de réagir, et tout ça occupe un grand nombre d’heures, tant l’esprit que le reste…

Nathalie

bonjour Nathalie
félicitations pour ton périple.
nous nous étions rencontrés au refuge avant kilpisjarvi où nous étions 4 attelages de chiens de traineau.
as-tu un autre périple en projet?

Michel

Bonjour Michel,

Oh oui je me souviens, et c’est bien grâce toi que j’ai pu continuer à filmer car toutes mes batteries étaient vides. Et j’en profite pour te remercier à nouveau !

Pour l’instant pas d’autre projet à part deux semaines de rando sur Madère avec mon neveu au printemps. Mais je suis rentrée il y a trois semaines maintenant de trois petits mois à vélo. Je suis partie de Dunkerque et ai longé la côte au plus près, jusqu’à Gibraltar. Joli périple aussi…

Là on peaufine le film avec Damien, il est en pré-commande déjà, bref, pas de quoi s’ennuyer…

Et toi, des projets ?

Nathalie