Cotations des difficultés en descente pour la randonnée nordique

Habitué à partager des sorties en SRN, où en randonnée alpine, avec des skieurs de tous les niveaux, du débutant complet au professionnel sponsorisé, sur tous les terrains, avec des skis étroits ou larges, des chaussures souples ou rigides, j'ai eu envie de proposer d'évaluer précisement avec des critères objectifs la difficulté des itinéraires en descente dans le domaine du ski de randonnée nordique. A ce jour, rien n'existe pour le SRN.


Ce sujet de discussion accompagne la publication sur https://www.skirandonneenordique.com/actus-outdoor/cotations-des-difficultes-en-descente-pour-la-randonnee-nordique

Alors là, je crois que je suis parti pour un très grand commentaire:
La première chose, c’est que c’est bien réfléchi.
On a un certain nombre de critères,pertinents: type de matériel, qualité de neige, poids du sac, pour poser les bases d’une échelle de cotation qui soit compréhensible et adaptable en lecture pour chacun.

Juste une question, c’est encore tabou de donner un ski de référence, pour gagner en objectivité sur les critères pris en compte sur l’élaboration de ces cotations?
Parce que moi, je vois des skis qui ont du potentiel pour transformer du S2 en S5, et inversement, il y a des skis qui transforment le S3 en S2…

S1: je valide tout le texte, avec une réserve sur l’allusion au piste de ski de fond. C’est caricatural de vouloir réduire les pistes de ski de fond, à des terrains faiblement pentus exempt de problèmes pour un randonneur en srn. Quand elles sont damées les pistes de ski de fond sont presque toutes dans la catégorie S1 et < à 20°. Quand elles ne sont pas damées, il y a à mon sens un nombre assez conséquent de pistes de ski de fond, qui tirent sur le S2…

S2: OK mais on peut sans doute tenter de préciser la définition du S2 dans le terrain forestier.
Sinon je pense qu’il est préférable de maîtriser le dérapage pour prendre du plaisir sur les skis en SRN dans du S2. Mais pour autant le terrain en S2 reste praticable, moyennant quelques passages galères, voir un tout petit peu de déchaussage, pour quelqu’un qui se limite au chasse neige, avec éventuellement quelques bases de stem.

S3: je valide tout jusqu’à l’avant dernière phrase.

Trop long commentaire suite:
C’est sans doute personnel, mais la dernière phrase, c’est un rappel sur le début de crise d’urticaire que j’ai eu à l’évocation du « tk léger ».
Le télémark c’est une technique de ski, qui peut être employé, par des randonneurs nordiques, ou par un courant de pratiquants que je qualifierais de puriste du TK.
Pour pouvoir faire du TK, il faut une paire de planches avec une fix qui permet au talon de décoller. Pour moi le matériel de ski de fond est un matériel de télémark léger. Un vector c’est un matériel de TK moins léger, mais on en trouve du plus lourd.
Un skieur qui a du matériel de tk aux pieds, sera toujours libre d’en faire l’usage qu’il en veut. On va pas le verbaliser pour une ouverture de chasse neige.
Après s’il y a quelqu’un qui veut bien me donner une définition claire de ce que pourrait être un concept de TK léger, je suis preneur. Mais si c’est juste une idée du genre: « version lowtech collant pipette du randonneur alpin en TK », ou alors « catégorisation d’un profil de randonneur nordique qui a le bagage technique pour aller dans du terrain qui commence à pencher un peu », je ne vois vraiment pas l’intérêt de faire une catégorie pour faire une catégorie.

Cross country downhill: sauf erreur de ma part, initialement c’est le titre d’un bouquin, d’un putain de hippie, qui envoyait du gros avec des skis de fond aux pieds, et qui essayait d’expliquer au nord américains, l’intérêt qu’on pouvait avoir à se promener dans la montagne avec du matos très léger à l’époque. J’aimerais savoir si il y en a qui pensent vraiment que Steeve Barnett faisait autre chose que du SRN, et si oui, va falloir argumenter.

Cross country downhill aujourd’hui, pour moi, ce n’est rien d’autre qu’une dérive marketing, qui veut catégoriser un type de ski et accessoirement y associer une catégorie de pratiquants. C’est quoi ces skis: c’est une idée de génie, on a ressorti les côtes des skis qui existaient depuis des siècles pour se balader dans la montagne, avant que le ski de fond n’impose à tous les pratiquants de ski nordique de ne skier que sur des allumettes. Le génie c’est qui, c’est toujours le même hippie, un esprit libre qui a réussi à s’affranchir du conditionnement qui voulait, que tous les skieurs nordiques skient sur du matos présentant des caractéristiques plutôt adaptées, pour la performance chronométrée en ski de fond. C’est Barnett qui a développé le karhu guide (annum), racheté par madshuss et décliné en Eon, Epoch,Annum. Le concept matériel doit pas être trop mal, car Fischer et Rossignol ont copié.

trop trop long commentaire fin:

Mais sinon c’est quoi se concept matériel au juste: « un attrape couillon pour fashion victime en mal de freeride? »
Pour moi c’est rien d’autre que le fruit de plus de 5000 ans d’histoire de la glisse, de réflexion sur le bon matériel empreinte de bon sens paysan. Pour ceux qui veulent bien se donner la peine, d’aller chercher des photos de ski des grands explorateurs type Amundsen, dans google, ben ça risque de piquer un peu les yeux à certains, mais ils se baladaient sur des fats de cross country downhill.
Et les chasseurs lapons au moyen age, en fonction d’où était parti le renne ou l’élan, ils devaient bien faire de la rando alpi nordique.
Le Karhu guide de Barnett, marque la fin de la pensée unique dictée par les codes du ski de fond, en matière de matériel nordique. C’est un bon compromis de ski pour le type qui veut pouvoir monter et descendre dans du terrain de montagne sans trop galérer, et en étant bien détaché de toute idée de performance kilomètrique ou chronomètrique.C’est un super boulot de Talonlibre qu’on a là pour définir des cotations sur la pratique du SRN.

En revanche, la tendance à vouloir catégoriser les pratiquants, dans des cases trop étroites et trop fermées, ça me saoule. Je connais sans aucun doute plus d’une centaine de randonneurs nordiques potentiels qui pourraient à la première poudrée aller tracer dans du S4 en SRN.
Pour moi la liberté d’un randonneur nordique n’a pas d’autres barrières, que celles imposées par sa condition physique, son bagage technique, et sa connaissance du milieu montagnard.
Qu’on soit cantonné dans du S1, S2, S3, ou capable d’aller inventer du S4 ou même du 5 si ça peut se justifier: on a tous sensiblement la même flamme qui nous anime: le plaisir d’aller glisser dans un cadre naturel préservé, de savoir profiter du silence et de la solitude, tout autant que du partage et de la convivialité de cette pratique dès qu’on est plus tous seul.
Les différents types de matériels ne sont rien d’autres que des moyens d’accéder aux plaisirs du SRN.
Certains types de matériels sont plus adaptés à certaines de ces catégories. Personnellement je ne me sens pas emmerdé dans du S3 avec des skis de fond aux pieds, même si je préfère avoir plus large pour jouïr pleinement de ce type de terrain.
Après si un jour le matériel pouvait être en position de dicter l’état d’esprit du skieur, et sa façon de pratiquer, je déserterais le forum pour aller vivre à poil sur une île déserte.

Là Sancho ! tu t’es lâché… le sujet t’a inspiré visiblement et ça ne m’étonne pas :slight_smile:

J’ai tenté d’expliquer la cotation mais elle devrait dans pratique être plus synthétique. Je préfère, ski talon libre à telemark léger… comme tu as pu le voir, je prends aussi du plaisir à godiller en technique alpine avec les talons libres.

Bien sûr que l’échelle peut être ouverte vers le haut !

Sinon, je soumets à ta réflexion, un commentaire de Lionel Condemine posté sur Face de Bouc :

« bonne idée et c’est bien défini. Il faudra peut-être écrire ces définitions en quelques mots de manière à pouvoir les utiliser facilement (topos par ex). Le S3 est carrément du domaine alpi- nordique, le nordique se limitant à 20°max en définition ».

Quant au terme « Cross-Country-Downhill », je l’ai utilisé en hommage à Steve Barnett et à l’inventeur des ski Karhu, qui a défendu un ski comme ceux de l’Altaï ou des norvégiens à l’époque de Sondre… un ski à tout faire, sans limites.

Dernière question, qu’écrirais-tu après S1, S2, S3 pour définir une cotation simple et brève ?

Le but final est de pondre quelque chose sur lequel nous tombions d’accord, et sans vouloir te flatter, maître renard nordique, tu es bien placé pour m’aider à y arriver.

C’est pas peu dire, que je me suis lâché !
On est bien d’accord sur la finalité, est la trame initiale est très bonne.
Je connais ton attachement pour Barnett et je le partage largement, En revanche je ne suis pas fan de récupération marketing en tout genre, par l’industrie du ski.
En clair quand Mr Fischer, Mr Rossignol, ou Mr Madshus, créent et communiquent sur des gammes de ski cross country downhill, ça me fait rire jaune. J’ai plein de raison à cela, mais ce n’est pas le sujet, même si je pense que l’omission d’un modèle de ski dans tes critères pour aboutir à une cotation, est pleinement lié à ce qui me fait rire jaune.

Comme je l’ai dit hormis quelques petits petouillages sur des détails, les catégories S1, S2 et S3 sont très bien définies.
En simple et bref au dessus de S3, il y a S4, ça doit pouvoir attaquer à partir de 30° jusqu’aux portes du S5 infranchissable dangereux et mortel.

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement:
Je pose la question, de qui peut donner une définition claire et juste du TK léger.
Sur quels critères énoncés de manière simple et juste, peut on s’appuyer pour dire qu’au delà de 15 à 18° on bascule dans de l’alpi nordique?
Et qu’au delà de 20 à 22° ce n’est plus du ski nordique?

Les fourchettes sont très simple, 15 à 18, 20 à 22°;
Mais d’où ça vient?
J’ai jamais vu sur une notice de ski nordique, que passé un certain degré de pente, ou une certaine vitesse, je basculais via un trou spatio temporel, dans une activité que je ne pouvais plus considérer comme du ski nordique.
Des pistes de ski de fond avec des degrés de pentes supérieurs à 22° on en trouve dans tous les massifs.
Le combiné nordique, c’est quoi??? Une épreuve de ski alpin de pente raide avec usage de remontée mécanique, en pente sécurisée, avec du talon qui décolle, qui serait combinée avec une épreuve de ski de fond tant que la piste n’excède pas 22° mais dès que ça devient plus raide on bascule dans de l’alpi nordique de fond en terrain damé???

commentaire encore trop long:

Bref pour donner des critères clairs, ça demande de poser clairement le sujet, au travers d’une assemblée de personnes concernées par l’activité. Ma parole a une valeur personnelle, il en est de même pour la tienne, celle de Lionel, de Régis…
Soit on interroge les concernés et on en débat, et je ne doute pas que celà puisse être très constructif pour poser des définitions à la fois claires et consensuelles.

Soit on s’en remet à la seule institution officiellement représentative du SRN actuellement, à savoir le CNSNMM, j’ai pas bien l’impression que le sujet soit au coeur de leur préoccupations, mais ils demeurent sollicitables, au même titre d’ailleurs que le syndicat des guides. (quand on lit le montagne mag ça fait rire)

Soit on continue à subir le le casse couille dans l’affaire, le grain de sable qui vient toujours relever un détail, pour dire qu’il est pas d’accord. C’est pas pour faire chier, c’est parce que j’aime cette activité autant que vous. Sur des définitions simples de l’activité comme celle proposée par Régis sur le forum, sur des définitions qui visent à présenter les différents registres de pratique comme l’a proposé Lionel, ou sur une réflexion pour une échelle de cotation, je crois qu’on a plus d’intérêts à se concerter les uns les autres, si on veut faire avancer le schmilblick, que d’agir de manière unilatérale.
Ce site est un super outil participatif pour ça, profitons en.

D’abord les critiques…

  • Pourquoi faire référence à l’équipement du skieur pour définir l’échelle de cotation ?

La difficulté technique est une caractéristique intrinsèque de l’itinéraire et du terrain. Ensuite l’équipement est adapté (ou pas) à la difficulté rencontrée.
A partir du moment où tu définis qu’une pente présentant telle et telle caractéristique est cotée « S1 », elle est cotée « S1 », et tu peux la descendre en luge, en raquette, en ski alpin…
Inversement, le 6a en escalade n’a pas été défini en référence à un modèle de chaussure et à un type d’équipement des relais.

  • Pourquoi utiliser la typographie de la cotation Traynard ?

Ca apporte de la confusion, d’autant plus que ton « S3 nordique » n’est pas un « S3 Traynard ».
Pourquoi pas une cotation « N » comme nordique ? N1, N2, N3.

  • Pourquoi définir une échelle de difficulté spécifique pour la descente ?

Certes, je comprends que la descente pose des problèmes techniques spécifiques au skieur nordique.
Cependant, ce qui fait pour moi la particularité de la rando nordique par rapport à la rando alpine, c’est que la rando nordique n’est pas soumise à la dichotomie entre montée (je mets les peaux, je débloque le talon) et descente (j’enlève les peaux, je bloque le talon).

Je devine ce que je vais écrire maintenant ne sera pas compris par tous : Je fais d’abord du ski dans ma tête. Penser séparément la montée et la descente, c’est faire de la rando alpine, quel que soit le matériel qu’on a aux pieds…

Ensuite les aspects positifs…

Nous sommes d’accord sur les critères (pente, obstacles, mouvements de terrain, etc.) qui font la difficulté d’une descente en ski nordique, toutes choses égales par ailleurs : le skieur, son équipement, la qualité de la neige, etc.

Les 3 degrés de ton échelle me semblent bien équilibrés et couvrent correctement le spectre des difficultés correspondant à la pratique générale (telle qu’elle apparaît vue à travers les compte rendus sur le site).

« Pourquoi faire référence à l’équipement du skieur pour définir l’échelle de cotation ? »

Ce qui caractérise le ski de randonnée nordique, c’est l’utilisation d’une chaussure souple, sans position montée ou descente. Ce type de matériel va immanquablement influencer la perception de la difficulté par le skieur. Il y a à mon avis, un réel lien entre le type d’équipement utilisé et la cotation de la difficulté.

La cotation Traynard n’est plus du tout utilisée en ski de randonnée alpine, elle a d’ailleurs toujours été rattachée à cette pratique, pas à la luge, au bobsleigh, à la raquette à neige où au kayak sur neige :slight_smile:

Pourquoi, simplement parce que le matériel moderne de randonnée alpine a complètement bouleversé l’échelle des cotations. Pour prendre l’exemple de la pointe d’Orsière, aujourd’hui elle est cotée 1.2 : c’est à dire « niveau initiation, mais il s’agit déjà de ski sur terrain alpin et non de ski nordique, les pentes n’excèdent pas 30°, les passages ne sont pas trop étroits même en forêt… »

Si la difficulté était simplement attachée au terrain, nous pourrions en SRN, utiliser cette cotation… hors dans le cas de la pointe d’Orsière et de beaucoup d’autres itinéraires, elle n’est pas significative.

Pourquoi une cotation inspirée de la cotation « Traynard » et orientée descente?

C’est très simple, dans le S, il y a ski. Ce qui pose le plus de difficultés au skieurs de randonnée nordique, ce sont les passages en descente. On peut parfaitement être sur un terrain nordique et rencontrer un court et raide passage en descente, un chemin vicieux à descendre, et en évaluer la difficulté est une information utile pour celui qui va parcourir l’itinéraire. Comme en escalade où par exemple on peut trouver : 200 m autour de 4b/c avec un 1 pas de 5c.

(à suivre… car commentaire trop long )

Suite du précédent commentaire :

Oui, on monte et on descend sans distinction ! mais la descente est importante à quantifier pour donner une information claire et précise.

La seule différence entre la rando alpine et la rando nordique, c’est le matériel et la façon de marcher qui n’est pas la même.

Une itinéraire de randonnée nordique peut être réalisée avec du matériel de randonnée alpine et un itinéraire de randonnée alpine peut être réalisé avec du matériel de ski de fond ou SRN.

Dans le premier cas, la marche sera pénible, dans le deuxième cas, la descente exigera un niveau technique supplémentaire.

Dans une cotation, c’est le niveau technique du skieur ou du grimpeur qui sert de référence… à niveau technique égal, les limites quant à la difficulté du terrain ne sont pas les mêmes avec du matériel de SRN aux pieds qu’avec du matériel de randonnée alpine.

Le 6a en escalade est apparu avec la généralisation des chaussons d’escalade et l’escalade libre, en tant que discipline séparée de l’alpinisme.

A l’époque de l’escalade en grosses chaussures rigides, la cotation était la cotation montagne, assez différente où le tire-clou était souvent utilisé. Au même moment à Fontainebleau, où l’on utilisait depuis longtemps des chaussons d’escalade, la cotation était fort différente.

Il ne peut y avoir de confusion avec la cotation « Traynard » car le champ d’application de cette cotation descente en SRN n’est pas le même. Et puis la cotation Traynard a été abandonnée en ski de randonnée alpine.

Je pense comme Sancho, qu’aujourd’hui, une limite précise entre Nordique et Alpin me paraît curieuse… après tout le SRN c’est simplement du ski, comme celui des origine, le même pour marcher et descendre.
J’ai moins de difficulté à descendre une pente de 35 degrés dans 50 cm. de poudreuse qu’une pente nordique de 10 degrés dans une neige croûtée infâme.

Néanmoins, le terme alpino-nordique me paraît clair pour définir le parcours d’un terrain alpin accessible avec du matériel dit nordique.

C’est pour ces raisons que j’ai tenu compte du paramètre équipement dans la cotation.

Juste une précision, quand j’écris : "J’ai moins de difficulté à descendre une pente de 35 degrés dans 50 cm. de poudreuse qu’une pente nordique de 10 degrés dans une neige croûtée infâme. ", j’ai une paire de Svartisen aux pieds, chaussures typique de SRN… pas des T4, chaussures de telemark adaptées aux terrains alpins.

Petite proposition évoquée avec l’ami Sancho aujourd’hui, qui est aussi d’accord pour partir sur équipement de référence :
S1, S2, S3 évoqueraient la pente, du moins au plus raide.

A partir de S2, on pourrais ajouter une information sur le niveau technique à maîtriser pour être à l’aise dans un passage avec une information à 3 niveaux techniques : t1, t2 et t3.

Si on reprend :

S1 : route forestière large qui ne nécessite aucune technique particulière.

S2 t1 : pente inférieure à 20° large et sans obstacles particuliers.
S2 t2 : pente inférieure à 20° avec quelques obstacles ou mouvements de terrain obligeant le skieur à maîtriser l’emplacement de ses virages.
S2 t3 : pente inférieure à 20° comportant des passages étroits ou délicats exigeant une bonne aisance technique.

S3 t1 : pente supérieure à 20° large et sans obstacles particuliers.
S3 t2 : pente supérieure à 20° avec quelques obstacles ou mouvements de terrain obligeant le skieur à maîtriser l’emplacement de ses virages.
S3 t3 : pente supérieure à 20° comportant des passages étroits ou délicats exigeant une bonne aisance technique.

Nicolas, est-ce que cela vas dans le sens de tes observations sur une difficulté attachée au type de terrain rencontré.

Qu’en pensez-vous amis de SRN ?

Bonjour,
Je m’engage avec prudence sur ce terrain au vu de ma faible pratique, et je me limiterai un commentaire aussi court que ma pratique…
Pour ma part je retrouve assez bien dans ces S1, S2 et S3 les difficultés que j’ai pu croiser sur mes sorties en SRN (et effectivement, la qualité de la neige, les obstacles et la largeur pour faire ses virages peut-être largement aussi importante à mes yeux que le degré de pente donc cette cotation qui tient compte de cela au moins globalement est bien vue).
Après je pense que ça n’est pas forcément facile de résumer un itinéraire à une cotation : on peut avoir une sortie globalement facile type S2 avec un court passage S3 : dans l’idéal il faudrait pouvoir détailler le nombre de passages de chaque type et ça devient vite illisible (on peut trouver les mêmes problématiques en rando du reste avec un itinéraire globalement simple mais avec quelques mètres exposés où il faut mettre les mains)…

Faisons abstraction de ma réticence « philosophique » à vouloir caractériser spécifiquement la descente indépendamment du reste d’un itinéraire.

Je maintiens que la référence à un équipement particulier est inutile pour définir une cotation de difficulté. Parce qu’une « pente supérieure à 20° large et sans obstacles particuliers » reste une « pente supérieure à 20° large et sans obstacles particuliers », quel que soit l’équipement qu’on a aux pieds.

Ensuite, il convient de choisir entre une approche SYNTHETIQUE et une approche ANALYTIQUE.

Sans parler de la complexité supplémentaire (on passe de 3 à 7 nuances), distinguer plusieurs facteurs qui contribuent à la difficulté : la pente (S1 S2 et S3) et les obstacles (t1 t2 et t3) donne une « description (analytique) des difficultés », mais pas « une cotation (synthétique) de difficulté ». Ce n’est plus une échelle, mais une grille.

Beaucoup -je pense- conviendront avec moi que S2t3 est plus « difficile » que S3t1, mais le système proposé ne le dit pas.

Donc je préférais la version précédente du système qui voulait donner une idée simple et synthétique de la difficulté.

Je comprend tout a fait l’idée de ne pas vouloir faire de dichotomie entre la montée et la descente, car c’est ce qui fait l’essence même du SRN.
Maintenant si l’idée est bien de proposer une échelle de cotation simple: le kilomètrage et une indication sur le dénivelé de l’itinéraire apporte: une très bonne et synthétique indication sur la difficulté physique.

Côté technique:
L’essence même du SRN de mon point de vue est de profiter d’une glisse en montée grâce aux écailles. La montée sans l’aide des peaux devient vite assez technique avec des SRN. Mais dès lors que le skieur se sent en galère, il a la liberté de mettre des peaux et dès lors la montée ne présente plus aucune difficulté technique.
Après il n’y a plus que la descente qui peut présenter une difficulté technique variable qui justifie éventuellement de mettre en place une échelle de cotation.
Des échelles de cotation qui ne parlent pas du matériel et qui se limitent à décrire des caractéristiques intrinsèques au terrain en descente, il y en a déjà 3 en ski de rando alpin qui ne sont pas adaptées au SRN, car il faudrait juste les développées dans des niveaux de difficulté plus bas

Pourquoi vouloir parler de matériel???
La cotation Shahshahani a remplacé la cotation Traynard, qui avait remplacé la cotation Blachère pour des questions d’évolution du matériel, Ces évolutions ont conduit à rendre l’échelle précédente plus ou moins obsolète.
Il me semble assez évident que le SRN aujourd’hui est en train de vivre une évolution matérielle majeure.
On commence enfin à retrouver du matériel plus adapté à une pratique de ski en moyenne montagne qui est à l’image du matériel que l’on trouvait au XIXème.
Le fait que durant plusieurs décennies, on ne trouvait que du matériel de ski qui est encore qualifié de traditionnel dans une rubrique de ce site, est à mon sens une anomalie dans l’histoire du ski nordique.
En clair un ski dit traditionnel est un ski adapté à la pratique du SRN sur terrain damé ou sur neige dure. Il peut être intéressant pour un très bon skieur qui veut avaler des kilomètres en dehors des pistes sur neige dure à peu profonde. Il reste intéressant dans ces conditions de neige, pour un skieur moyen qui se cantonne à des terrains vraiment peu pentu.
Faire une cotation en SRN aujourd’hui en éludant la question matérielle a autant de sens que de faire une cotation en escalade qui s’adresse à une partie des pratiquants qui grimpe en chausson, et l’autre partie en grosse de montagne. Sans même parler du 6a (très loin du 9a) grimper dans du 3 en grosse ou en chausson ne demande pas du tout la même dextérité.

J’ai pratiqué le SRN pour moi en ski de fond pendant plus de 10 ans.
J’ai encadré plus de 15 semaines d’itinérance en SRN avec des skis de fond pendant mes deux premiers hivers en tant que moniteur.
Au cours des 2 années qui ont suivi j’ai investi dans du matériel dit traditionnel (pour une quinzaine de semaine d’itinérance)
Avant de basculer sur des skis de type salomon Xadv, pour finir par investir dans un parc d’epoch monté en N75.
Après 12 saisons de travail en SRN (enfin c’est surtout du plaisir), en suivant ces évolutions matérielles, et en les rendant accessibles à mes clients. J’affirme que pour moi, les aptitudes gestuelles nécessaires pour gérer une pente de 10° sur des skis dit traditionnels, ou sur du matériel dit polyvalent, ne demande pas du tout: ni les mêmes aptitudes techniques, ni les mêmes aptitudes physiques.
Cela fait déjà plus de 4 saisons que je n’accepte plus le matériel dit traditionnel dans les sorties que j’encadre. Si c’est une barrière financière, pour un client, ou s’il y a une gène lié au fait qu’il vient d’investir dans des skis neufs, je préfère faire cadeau de mon matériel pour la sortie.
Alors pour moi on peut faire abstraction de cette question matérielle, pour faire une cotation qui peut avoir du sens en SRN comme en kayak ou en raquette, mais c’est pas forcément ce qu’il y a de plus pertinent.
Une cotation en S1: 0 à 10°, S2: 10 à 20°, S3: 20 à 30° , S4: sup à 30° me semble avoir du sens, et une indication sur les obstacles développé en T1 et T2 est suffisante.
T1 pas d’obstacles particuliers, le skieur tourne où il peut
T2 les obstacles nécessitent d’avoir suffisamment de précision dans le geste (chasse neige virage, stem, virage dérapé…) pour éviter les galères.

S4 peut ne pas paraître très justifiée, mais je connais des centaines de skieurs qui ont les aptitudes pour faire du SRN en étant à l’aise dans des pentes supérieures à 30°. Un moniteur de ski de fond est sensé être à l’aise en ski de fond dans des pentes de 25°.

Sinon à la place de T1 et T2, on peut aussi juste indiquer T quand il y a des obstacles ou des passages un peu étroits.

Il reste une question à élucider car effectivement en SRN à moins d’être avec des chaussures de type T4, la qualité de la neige à un impact majeur sur la difficulté (mieux vaut être à l’aise dans du S4 en bonnes conditions pour aller dans du S2 en neige croûtée, et être à l’aise dans du S3 poudreux pour aller dans du S1 crôuté)
Je n’ai pas de T4 à fournir à mes clients, car la rigidité de ces chaussures ne correspond pas, à la pratique que j’ai envie de faire partager. Pour autant une T4 est une chaussure de SRN qui rend la descente plus accessible à beaucoup de monde. Pour ma part je préfère partager du ski dans des chaussures plus souples quitte à aller skier dans moins de pente. Ça reste à mon sens un bon outil pédagogique. Ce choix tient aussi au fait que je travaille principalement dans le Jura, et que je n’ai de ce fait que l’embarras du choix dans les pentes que je vais choisir sur mes parcours.
J’habiterais dans les Alpes, j’aurais sans doute déjà investi dans des T4 pour mes clients.

Sancho, quand tu dis :

Faire une cotation en SRN aujourd’hui en éludant la question matérielle a autant de sens que de faire une cotation en escalade qui s’adresse à une partie des pratiquants qui grimpe en chausson, et l’autre partie en grosse de montagne. Sans même parler du 6a (très loin du 9a) grimper dans du 3 en grosse ou en chausson ne demande pas du tout la même dextérité.

Mais c’est le cas en escalade ! L’échelle française actuelle est l’héritière de celle de Welzenbach, ouverte vers le haut. Mais chaque degré de difficulté correspond à une typologie de falaise. Voir par exemple :

Au grimpeur de déterminer s’il est capable de passer du 6a en grosses ou pas… Quand je grimpais, il m’arrivait de prendre les chaussons (pour des arêtes, par exemple) dans le sac, en prévision d’un passage incertain. ça ne changeait pas pour autant la cotation du ressaut devant moi. Certains le passaient en grosses, d’autres en chausson.

Pour satisfaire les demandes de skieurs heureux de donner leur avis et de faire part de leurs pertinentes remarques, pour plus de confort, un sujet a été créé dans le forum : Cotations des difficultés en descente - Ski Randonnée Nordique

Merci encore à tous pour votre participation essentielle.