Couvre-sac+camail, une réalisation

Régis Cahn a écrit :
Jacques a écrit :
Dans tous les cas, ce que la majorité des vendeurs oublie, est que la faiblesse au long cours de toutes les solutions très chères, très marketinges, c'est la jonction entre le sac à dos et le porteur du sac.
Totalement d'accord mais ça s'arrange.
De toute façon, il n'y a pas de mystère, tu peux passer une journée sous la pluie avec une membrane 3 couches tu seras mouillé. La pluie passe par le cou, les manches… La condensation t'humidifie aussi. Le meilleur système c'est encore le poncho !
Début de réalisation, pourtant annoncée depuis environ un an.
Le randonneur est intéressé surtout sous des bruines de temps chaud ou doux, où la pluie n'est pas plaquée sur le vêtement avec violence, et où l'aération des muscles en plein effort est demandée. Le randonneur à skis peut avoir les mêmes besoins sous une neige mouillée, qui se révèle péniblement pénétrante dans le matériel, là derrière.
Plusieurs photos de randonneurs dans des circonstances où il pleut montrent qu'ils avaient adopté un couvre-sac de chez D4, pour abriter leurs sacs à dos, pas ultra-léger, mais pas trop cher. Ceux-ci ont même été soldés par la filiale K**dz*, et ça devenait des affaires à saisir, puis à tester. Deux versions ; 55 à 80 litres, 30 à 50 litres.
Une face est enduite d'un jaune fort visible, l'autre face côté textile est d'un vert raisonnablement discret.
La mission consistait à concevoir, couper et coudre la partie à ajouter, un camail qui protège les épaules et la tête du porteur, donc la jonction dorsale et les bretelles. La conception en 3 D était peu évidente, et voici la première réalisation sur un couvre-sac moyen format (on voit que pour pouvoir fermer devant les clavicules, j'ai recousu et réemployé les chutes que je n'aurais pas dû chuter !) :

Ce choix de tissu n'a jamais été optimisé, c'est juste que comme je tâtonne complètement pour ce genre de pièce, je prends du tissu qui n'a plus rien à perdre, en largeur de 110 cm. Son enduction trop âgée partira à la première pluie d'orage, mais je vais pré-corriger à l'enduction silicone.
Après cette expérience, voici la nouvelle coupe :


Le poids de ce tissu à ajouter est de 90 g.
Il est clair que quand la coupe sera maîtrisée, cela vaudra le coup de choisir un tissu plus fin et léger.
A suivre.

Le second camail est achevé ( sauf les siliconages, qui sont renvoyés à un jour moins chaud) et cette fois il est cousu sur un couvre-sac grand format.

Face avant, lacets noués :


Profil, lacets noués :



Et le voici par l'intérieur, montrant les coutures des lacets en paracord :

On comparera le progrès depuis le premier camail, dont la fermeture avant était plus tourmentée :

Dans le premier camail, la profondeur entre le haut de la jonction avec le couvre-sac, et l'avant du capuchon, était un peu courte. Cette profondeur pourrait être excessive sur le second camail.

Salut Jacques, peux tu nous mettre une ou deux photos de ton couvre-sac + camail, une fois porté pour que l'on se rende compte de ce que ca donne

Et sur le porteur :
Les noeuds peuvent rester à demeure, on décapelle et recapelle facilement, le couvre-sac assure le maintien.Comparé aux chasubles précédemment élaborées, l'ergonomie est très améliorée.En revanche rien cette fois n'a été fait pour la protection des jumelles ou de l'appareil photo ; on ne protège que les épaules.

Ah! ca doit se porter torse nu?

Effectivement, tu resteras dans la mémoire du site, après la proclamation et l'application d'une fatwa qui ne saurait tarder, comme l'inventeur de la burka à porter torse-nu.

Gros malins !
Je voudrais bien vous y voir, avec 30 ° à l'intérieur, et 38° sur le balcon…

"Les noeuds peuvent rester à demeure, on décapelle et recapelle facilement"
Décapeller : Oter le grément d'un navire . Par extension : retirer sa vareuse ( patois de l'ile d'Oléron ) .
Bravo . On n'a pas fait mieux depuis l'invention du parapluie !

Robert a écrit :
"Les noeuds peuvent rester à demeure, on décapelle et recapelle facilement"
Décapeler : Oter le grément d'un navire . Par extension : retirer sa vareuse ( patois de l'ile d'Oléron ) .
Ton dico marin ne doit pas être fameux.
Capeler, c'est enfiler par la tête.
Sur les bittes d'amarrage, on passe deux demi-clés à capeler.
Du moins avec une amarre textile. Jamais avec une chaîne. Avec une chaîne, juste des tours morts. Trois tours.
Une fois, sans doute fatigué par la navigation par jolie brise, j'ai fait, et soigneusement encore, deux demi-clés avec la chaîne du corps mort. Qu'est-ce que je me suis fait engueuler par l'équipage suivant ! Ils avaient souffert à décoincer mes deux demi-clés en chaîne.


Ça existe dans le commerce, mais le prix n'est pas le même :


http://www.backcountryedge.com/outdoor_research-pack-hoody.aspx
210 g, 59 $ + port.

Il y a aussi ça :

http://www.exped.com/exped/web/exped_homepage_int.nsf/0/65AED7588D2A40DDC1256F2B00394656?opendocument
Mais l'ergonomie au charger-décharger est aussi problématique qu'avec mes chasubles précédemment coupées et montées.

3e réalisation, 3e tâtonnement.
La base est un couvre-sac plus léger de chez D4, gris clair, toujours made in China, de coupe plus simple. Prévu pour 35 à 55 l, testé sur un 40 l.
Un contrainte improvisée fut de réemployer un capuchon déjà fait depuis plusieurs années, et qui depuis avait perdu sa destination prévue. Quelques autres pingreries plus tard, voilà le résultat :



De profil à plat :


On aura remarqué à de certains détail les ordres et contr'ordres qui ont émaillé cette improvisation.
Pas de zips, pas de scratch, pas de boutons ni cordons : on capelle et décapelle depuis le poste sur sac.

Pas pesé avant. Poids actuel : 151 g. On montera vers 160 g après siliconage, qui est indispensable vu le choix du tissu.

Est-ce que le fait de ne pas avoir de cordons de serrage ne va pas limiter son utilisation par grand vent ?—-> le risque c'est que ça flotte au vent non ? (capuche par exemple)…

Régis Cahn a écrit :
Est-ce que le fait de ne pas avoir de cordons de serrage ne va pas limiter son utilisation par grand vent ?
—-> le risque c'est que ça flotte au vent non ? (capuche par exemple)…
Tel était le défaut des ponchos courts Cham, que le VxCmpr a vendu quelque temps. Un poncho très court, en ripstop fin noir ou rouge, intérieur aluminisé. Il se refermait devant par velcro.
En pratique nous ne les avons jamais emmenés… Sur le mien, j'ai réduit les défauts en cousant deux élastiques à passer sous les aisselles pour limiter les envolées, et deux petits cordons pour mieux refermer le capuchon.

Ici, la partie épaules de ces camails est fermement tenue par le couvre-sac, bien serré, lui.
C'est vrai qu'en découpant la forme du modèle n°2 dans un lé de 140 à 150 au lieu de 110 cm, on gagnerait une protection plus sûre sur les flancs et le devant. Quitte à ajouter un cordon élastique axillaire pour limiter les envols par vent de face-travers.
Il reste la possibilité qu'un vent de face m'enlève le capuchon. Simple : je vais coudre deux cordons légers pour resserrer devant le menton, environ 4 ou 5 cm au dessus de la jonction avec la bande pectorale.
De toutes façons, ça ne doit s'utiliser qu'avec la veste imper-respi normale. Le but est juste de gagner quelques heures de résistance sur les points les plus exposés par le sac à dos, ou dans le sac à dos. Les solutions à zéro inconvénients, il n'y en a pas. Ici l'inconvénient est que tu laisses le camail sur le sac quand tu poses le sac. Seuls les grandes pélerines, assez larges pour qu'on puisse dépasser (en marine, le contraire de "passer" est "dépasser", comme le contraire d'amarrer est "démarrer" (*)) les bras (voir ma transformation ) et les grands ponchos permettent de fouiller dans le contenu du sac, en laissant cet intérieur de sac à l'abri de la pluie.

Qu'un vent de face enlève capuchon, ou casquette ou bob sans jugulaire n'est pas un cas théorique. En kayak le véquende dernier je n'ai sauvé ma casquette que par la jugulaire (là encore, ajoutée par le couturier fou&#8230:D


Bon, je me suis planté à babord dans la réalisation du bridage sous aisselles : l'élastique noir est trop court et trop fort. Ça tient bien à poste, mais ça rend l'enfilage nettement plus difficile. Du coup, obligé d'en passer par un clips rapide à tribord, avec sangle réglable.
C'est l'approvisionnement en sangle qui a fait le délai : j'avais plein d'autres priorités avant, notamment le calage dans mon kayak, puis une roue de chariot brisée par un brutal.
Poids final dans sa pochette : 176 g.
Mieux auraient valu deux élastiques plus longs, plus souples, plus légers.