Des zones de refuge pour les tétras-lyre

Pour préserver cet oiseau dont l'espèce est fragilisée dans les Alpes, une expérience est menée sur un itinéraire de ski de randonnée en Vallouise associant des installations sur le terrain et des documents d'information.

A lire ici: http://www.ecrins-parcnational.fr/actus/54-connaitre-proteger/960-des-zones-de-refuge-pour-les-tetras-lyre.html

Pour ceux qui randonnent en Suisse:
Respecter, c'est protéger et la carte des zones de tranquilité.

Il est tout à fait louable de protéger les espèces menacées.

De nombreuses activités subsistent dans ces zones comme le ski de fond ou la raquette.

Par contre, il manque des couloirs de passage pour le SRN car notre activité n'est pas représentée dans les instances qui ont négocié.

La Traversée intégrale "hors-trace" du Jura par les crêtes est difficilement réalisable si l'on tient compte des zones de quiétude suisses et françaises qui englobent des lieux sauvages au Nord du Noirmont, vers le Mont Sala et entre la Dole et le col de la Faucille. Le Massacre et le Risoux sont aussi en zone de quiétude.

Emprunter les pistes de fond dénature notre activités.

Il faudrait négocier et trouver un accord, mais qui le fera?

talonlibre a écrit :

Emprunter les pistes de fond dénature notre activités.

Oui, mais si c'est pour proteger les petits oiseaux …

A vrai dire les parties communes de parcours sont effectivement casse-pied pour trois raisons :

1) Elles sont fréquentées .
C'est effectivement ce qu'on fuit : la foule ! Mais
vu la baisse de la fréquentation des pistes de fond,
c'est de moins en moins un problème . Tu croises parfois
un paisible " alternatif " sur des rails . Prends le en photo : c'est une espèce en voie de disparition . Et
de temps en temps tu te fais dépasser par un " skateur "
Mais c'est de courte durée : il a déja dépassé la ligne
d'horizon avant que tu aies réalisé ce que c'était . En
fait c'est pas tout a fait un ètre humain : C'est un ovni.
Il s'aperçoit a peine de ta présence et il n'est pas là
pour rencontrer d'autres ètres humains , ni mème pour
se retrouver dans la nature …
2 Elles sont dammées .
Ca c'est le plus chiant : Le coté autoroute bien lissée .
Mais bon! si tu t'es demmené pendant des heures auparavant
entre les arbres et les cailloux dans une neige bien
merdique …Ca repose un peu .
3 On y rencontre des " ignorants plein de zèle "
Oui, tu sais , ces types qui ignorent encore que les
aménageurs de pistes de fond doivent garantir a tous
un accès libre et gratuit aux espaces naturel et qui
prétendent te faire payer . Mais il suffit de leur
rappeller que gratuit, ça veut dire pas payant et que
tu n'abimes en rien leur précieux dammage avec des skis .

Merci marcolino pour le lien que je ne connaissais pas, pratique comme carte.

Et la Transju dans tout ça? On peut faire courir 3000 participants à travers l'habitat du Tétras?

Je pose la question pour titiller parce que même sur les pistes utilisées depuis toujours ça commence à poser quelques problèmes:

http://info.francetelevisions.fr/video-info/index-fr.php?id-video=BESA_1562304_040120120903_F3

talonlibre a écrit :

La Traversée intégrale "hors-trace" du Jura par les crêtes est difficilement réalisable si l'on tient compte des zones de quiétude suisses et françaises qui englobent des lieux sauvages au Nord du Noirmont, vers le Mont Sala et entre la Dole et le col de la Faucille. Le Massacre et le Risoux sont aussi en zone de quiétude.

La plupart de mes sorties se passent sur le secteur du Noirmont (entre la Cure et le col de Molendruz).

Si on regarde la carte, une bonne partie de cette zone est couverte par "une interdiction de la pratique des sports d'hiver hormis sur les pistes de ski tracées".

Pourtant, faire sa trace en hiver (en raquette ou en ski de rando) relève de l'exploit, tant que l'on reste sur les nombreux itinéraires pédestres du coin (non tracés donc théoriquement interdits).

Chaque week-end nous rencontrons de nombreux pratiquants (français autant que suisses), même des groupes encadrés par des professionnels et personne ne semble être au courant de ces restrictions.

Qu'en pense un "spécialiste" du secteur tel que notre forumeur et néanmoins professionnel Sancho ?

Ah Denis, je me demandais si c'était la lune qui m'avait relevé en plein au milieu de la nuit, et en fait non tu dois posséder un don pour la télépathie.

Mon point de vue sur le sujet, n'engage que moi, car a chacun sa vérité de l'instant. Si tout le monde était tout le temps d'accord sur tout, que le monde serait bien terne.

Des coins comme le cimetière aux bourguignons sont des temples forestiers à respecter.La forêt est un refuge pour la faune, pour ce qui est des espaces ouverts,en plein au milieu de la combe du couchant, s'il te vient l'envie de yodler un coup, j'ai envie de dire que tu vas donner quelques palpitations aux chamois du coin, mais que tu ne vas pas les contraindre à dilapider leurs énergies dans de folles courses à perdre haleine.

Dans la pratique, les chemins pédestres du parc jurassien vaudois sont allègrement tracés, tant par des promeneurs non guidés que par des accompagnateurs parfois moins sensibles que toi à ce sujet.

L'homme est un drôle d'animal parmi d'autres. L'homme fait partie de la nature, même s'il a tendance à l'oublier.Comme sur les peintures de roch dessus, j'ai envie de dire que "le peuple des bergers est libre sur la terre". D'autres diront que la liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres. Pour ma part, peu m'importe qu'il s'agisse d'une liberté d'hommes, de cerfs ou de tétras.
Je dirais que pour nous, les chemins de la liberté ne sont pas toujours les plus faciles à emprunter ,tant sur la carte ign qu'en son âme et conscience. Encore s'agit il d'en avoir une de conscience!

Les APPB côté français, certaines réserves, certaines zones de parc sont des mesures restrictives fortes qui peuvent se justifier, car elles préservent des zones de quiétudes pour la faune en la mettant à l'abri des irresponsables comme des plus responsables.

Côté helvétique, il ne s'agit pas tant d'une mise sous cloche que d'une invitation au respect d'une nature à la fois belle et fragile. Ca marche si ce n'est pas le promeneur qui cloche.

Je crois qu'il est difficilement concevable de restreindre l'éducation à l'environnement à des exercices en parc urbain, ou à des diaporamas en salle.
En pratique dès que l'espace est ouvert, je suis un animateur moulin à parole, qui brasse de l'air pour créer de l'ambiance et créer de l'échange sur le patrimoine et sur les richesses environnementales de ces sanctuaires.
Dès lors que l'on rentre dans le coeur de la foret, tant que possible ça reste sur les chemins balisés les moins sensibles car déjà sur fréquentés par d'autres accompagnateurs.

Les chevreuils, chamois et tétras du coin me donnent l'impression de connaitre mieux que nous, ces petites autoroutes à bipèdes, ce qui ne veux pas dire que l'on ne créera pas de dérangement. Certaines zones, même sur ces sentiers balisés sont plus sensibles que d'autres, et la sensibilité est à géométrie variable en fonction de la rudesse de l'hiver et de la qualité du manteau neigeux. Faire courir la bête à corne ou à bois sur la neige béton, sur la neige croutée ou dans 70cm de peuf n'a pas le même impact.

La mesure du degré de sensibilité de l'écosystème que tu traverses à un instant t ne s'apprend pas complètement à la lecture de l'intégralité des ouvrages delachaux et niestlé. Ca fait partie de notre liberté de tenter de percevoir dans la bise du moment, l'ampleur des conséquences possibles de notre passage. Quand ce petit vent souffle dans mes oreilles, j'invite le groupe à cheminer en file indienne dans le silence.

"La nature est un temple ou de vivant piliers, laissent parfois sortir de confuses paroles, l'homme y passe au travers des forêts de symboles, qui l'observent avec des regards familiers" écrit par un célèbre buveur d'absinthe du val de travers au XIXème.

Dans le silence, les gens cherchent les symboles, et ils me donnent l'impression d'en trouver plus que dans les parcs urbains.
Je ne sais pas ce qu'ils trouvent? Peut être pas les mêmes choses que moi? Peut être rien?
Peu m'importe, l'important est qu'ils cherchent dans le silence, et que le "qui l'observent" de Baudelaire se transforme en "qu'ils observent". A la fin ce qui compte pour moi c'est que leurs regards soient plus familiers.Aimer ou apprécier c'est aussi comprendre et "loin des yeux, loin du coeur". Je crois que comprendre ne se limite pas à emmagasiner des connaissances en lisant des livres.

Dans le blabla des espaces ouverts, je donne des clefs de lectures, une fois dans le bois, à chacun de trouver un sens ou pas. Mais dans mes rétroviseurs au beau milieu du temple, j'ai l'impression de croiser des regards qui interrogent la foret.Peut être que c'est un leurre qui me donne bonne conscience, peut être pas? Mais dans ces instants le silence est d'or, et les plaisirs de la glisse me semblent bien secondaires.

Sur des espèces comme les tétraonidés, la notion de dérangement est encore bien différente.
J'aurais pas mal de chose à radoter sur ce sujet, mais je laisse là le télépathe, car la lune me rapelle à mes plumes.
Et demain est un autre jour, je vais tenter de prendre du rêve, pour essayer d'en redonner dans 5h à une journaliste de la RTBF.

A plus,sancho

Je me doutais qu'en sollicitant notre cher Sancho, nous ne serions pas déçus. Sa qualité d'écriture est à la hauteur de ses idées.

Merci pour cet éclairage et surtout ces propos qui me conforte dans mes attitudes sur le terrain. Eté comme hiver j'aime sortir des sentiers pour écouter ce "silence" et tenter d'apercevoir quelques habitants de la forêt.

Par deux fois seulement j'ai rencontré les habitants de ce coin hors sentier et chaque fois c'est moi qui ai dû avoir la plus grande peur.
La première, en montant de Bois d'Amont vers le creux à la neige. Je faisais ma première expérience de SRA et au détour du zig d'un zag, j'ai quasiment posé ma spatule sur un Tétras qui s'est envolé, à la manière d'un faisan, en déchirant ce silence. Inutile de parler de la montée d'adrénaline… Il s'est reposé quelques dizaines de mètres plus loin (vous avez déjà vu une enclume voler ?), après l'avoir localisé, j'ai échangé mon zig contre un zag pour m'en éloigner…
Ma deuxième rencontre, cet automne se situe dans la forêt séparant la combe des Amburnex et celle du couchant. J'étais à la bourre pour bivouaquer au Sâla, la nuit était proche….j'entendais des vaches meugler au loin…la combe du couchant est bien dans cette direction… En fait la vache qui meuglait était un cerf qui bramait. Je ne lui ai pas marché dessus mais j'ai bien cru, vu la proximité, que j'allais lui servir de biche. Il s'est éloigné au pas, sans même me regarder. Ce qui a permis à mon rythme cardiaque d'essayer de perdre une centaine de pulsations.

Tout ça pour dire que je reste convaincu que ce ne sont pas les zones dans lesquelles nous évoluons qui sont préjudiciables à la faune, mais plutôt le comportement que l'on adopte, en particulier en traversant des milieux fermés.
Privilégier les autoroutes connues de tous les animaux pour se rendre à un point précis reste surement la meilleure des choses à faire en hiver. Sortir des sentiers pour ressentir cette sérénité et aussi faire sa propre trace, reste selon moi une expérience inégalable. A condition de respecter ces lieux un peu magiques, en n'oubliant pas que les animaux peuvent nous laisser un peu de place, à condition que l'on ne veuille pas toute la prendre.

Pour revenir à un sujet plus terre à terre, tu as déjà vu un promeneur dans ce genre de secteur, se faire verbaliser par les autorités suisses ou bien ?

PS: je vois que nos gouts en terme de "peintures rupestres" sont similaires…. j'imagine un Tétras passant devant le pignon de Roch dessus et l'énergie qu'il devra dépenser pour retrouver ses esprits après une telle expérience… :smiley:

Eh be ! C'est le manque de neige dans le Jura qui
vous débloque du clavier ? :smiley:

Gentils amateurs d'art rupestre, venez donc par chez
nous, à Grenoble ( capitale auto-proclamée des Alpes
isèroises ) vous y trouverez
1° de la neige
2° ceci :


http://www.hominides.com/html/exposition/roches-de-memoire-grenoble-exposition-0459.php

Ben… neige ou pas neige…. Jura ou Chartreuse….Pour Noel, j'ai eu une hernie discale ! Autant dire qu'on s'occupe comme on peut :smiley:

Les "peintures rupestres" dont nous parlons ne sont autres qu'une bien piètre fresque sur le mur d'une bergerie. Sans lunettes, ça peut faire mal au yeux !

Pour Robert:
Ayant passé plus de 6h en moyenne par jour toute cette semaine sur les planches, j'ai juste trouvé un créneau de 2h du mat pour donner une réponse inspirée de mes émotions skiesques de la semaine.
Dans le parc jurassien vaudois, au dessus de 1200m l'enneigement varie entre 60cm et 1m50. Le manque de neige c'était en 2011 dans le jura comme dans les alpes du nord. Quand il y en a autour de grenoble ne doute pas qu'on en déguste aussi dans le jura de la fraiche.
Au fait quand est ce que tu viens donner le sourire à tes spatules dans la région? Prends l'appareil photo, il y a encore pas mal de clichés à faire sur l'homo alternativus inféodé au damage dans le quartier. Tout en étant moins catégorique que toi sur la définition et l'évolution de cette espèce et de ces congénères homo sportivus individualus skatingus, je partage un peu ton propos. Le loup rode dans la bergerie, je sert aussi de formateurs pour les BE ski nordique occasionnellement et ce tant que j'aurai une liberté de parole dans le temple du ski de fond de Prémanon.

Pour Denis, du creux du croue, en passant par le couchant, le mondion, bassin et les grands plats: il s'agit encore à ma connaissance d'une zone de tranquillité recommandée ou la pénétration dans ces espaces n'est pas verbalisable. Pour que cela le reste, il faut en appeler au sens civique des promeneurs. Les helvêtes en matière de protection de l'environnement ont cette sagesse de croire encore au civisme: on peut lire sur leurs panneaux respecter c'est protéger. Souhaitons seulement que cela continue de fonctionner.
En France c'est mise sous cloche et verbalisation, la recette qui fait recette. C'est une vaste déresponsabilisation de chacun qui va de paire avec une privation de liberté. Le pire étant que cela peut rendre des gens suffisamment crétins pour croire que l'on peut tout faire en dehors des zones protégées.
En matière de protection de la nature je me sens mieux en helvétie qu'au pays du coq, mais rien n'est ni tout noir ni tout blanc. Le civisme suisse va de paire avec une certaine forme de patriotisme qui a une certaine tendance à faciliter l'émergence d'esprits étroits.
La protection de la nature suisse s'arrête aussi parfois là où commence les grandes manoeuvres militaires. Il n'est pas rare de croiser dans les montagnes helvètes en apparence préservées: de jolis panneaux t'invitant à appeler le 117 quand tu croises les restes des exercices de tirs militaires en pleine nature sur ton chemin.
Un jour peut être les hommes naîtront libres et égaux en droits et comme le tétras du risoux on ne leur demandera pas de papiers pour franchir le mur frontière.

Bonjour Sancho,

J'ai passé ma semaine sur les planches au-dessus de la Givrine et le Creux du Croue est concerné par la zone de quiétude helvétique.

Je joins une copie d'écran.

Je suis plutôt d'accord avec tes propos et j'aime bien les espaces vaudois.

Bon hiver, nos traces se croiseront sans doute un jour.

Sur le lien proposé par Marcolino, on trouve l'intégralité des zones de tranquillité proposées pour protéger la quiétude de la faune helvétique.
Ces zones de tranquillité sont répertoriées en deux catégories: - zone de tranquillité réglementées (droit pénal applicable)
-zone de tranquillité recommandées (appel au sens civique du promeneur)
Sur les cartes ces deux catégories n'apparaissent pas, le flou est lié au fait que selon les cantons, il semblerait que la réglementation relève soit des communes soit des cantons. Début 2012, la confédération helvétique doit se pourvoir d'un cadre juridique qui permette de faire appliquer la réglementation qui était ou est encore en cours de discussion.
A ma connaissance sur l'intégralité du massif du Jura on parle juste d'une petite partie du parc jurassien vaudois (carte de talon libre) ainsi que d'un autre secteur sur le creux du van(canton de neuchatel).
La zone du creux du van n'est que très difficilement exploitable par un skieur en SRN, et je n'imagine même pas y pénétrer avec des clients.
Pour la zone du parc jurassien vaudois, comme je l'ai dit précédemment, il s'agit à ma connaissance d'une zone de tranquillité recommandée. Ce qui implique qu'il est souhaitable que les pratiquants de SRN se limitent aux chemins balisés. Aux vues de la petitesse de la zone et du grand nombre de chemins balisés, ce n'est vraiment pas restrictif comme mesure. Dans ma pratique, il m'arrive d'élargir un peu le périmètre à l'utilisation de routes estivales non balisées ainsi qu'à certaines zones non forestières où le dérangement sans être inexistant me parait être limité. Le tout est d'adopter une attitude respectueuse de la quiétude de cette faune fragile.
Respecter c'est protéger, et montrer, sensibiliser ça me semble participer à faire respecter.
La réglementation sur cette zone est à ma connaissance encore en cours de discussion, si elle venait à devenir plus restrictive, je respecterais ce nouveau cadre en évitant ce secteur.
La zone est traversée par une piste de ski de fond tracées qui permet de faire très rapidement la liaison entre les zones du parc qui ne sont pas considérées comme devant faire l'objet de zone de tranquillité.
En dehors de ces zones de tranquillité la faune est aussi sensible au dérangement que dedans. Il s'agit d'adopter des attitudes et une consommation de l'espace raisonnable. C'est à la libre appréciation de chacun que les helvètes en appellent au travers de ces zones non réglementées. 3 ou 4 envols de grand tétras provoqués par du dérangement en hiver peuvent être fatal au grand coq. C'est un bel animal, dans un cul de sac évolutif, assailli de toute part par l'exploitation de l'homme sur son territoire pour du loisir ou de l'exploitation forestière. Chacun est libre d'éviter ou de traverser son territoire en dehors des zones réglementées. Chacun est libre de passer en silence ou en chantant à tue tête son engouement pour la beauté de ces espaces.
Protéger c'est aussi se renseigner et apprendre à connaitre mieux les enjeux et la sensibilité de la faune en hiver. Cela fait partie de la richesse du SRN. Nos spatules peuvent causer autant de tord que des fusils à ces espèces. Ne pas respecter cette faune c'est prendre le risque de perdre une partie de la richesse de notre activité, c'est aussi prendre le risque de transformer une zone riche en biodiversité: en désert blanc. Les déserts blanc existent déjà, on peut prendre l'avion pour profiter de ces ambiances au combien différemment intéressantes en SRN.
Je ne veux pas dans ce genre de propos être moraliste, je souhaite juste apporter un éclairage, chacun est libre de choisir son chemin. Mais les chemins de la liberté sont parfois plus complexes qu'ils ne le paraissent. Ne pas chercher à connaitre mieux ces enjeux ne me semble pas être synonyme de liberté. " alors cultivons notre jardin maitre Pangloss" est la conclusion du Zadig de Voltaire.

Dans le dernier numéro (64 - Septembre 2013) du magazine du parc naturel régional du Vercors, en page 6, il y a un article intitulé "le dur hiver du tétras-lyre".

Il est mentionné que : des piquets vont matérialiser des zones de tranquillité pour tenir à distance les skieurs et les randonneurs à raquettes.

Je cite un extrait :

"Le Parc Naturel du Vercors, qui a fait du tétras-Lyre son emblème, tient naturellement à le protéger. L'OGM - Observatoire des galliformes de montagne a mis en place un protocole pour recenser les zones d'hivernage et cartographier finement les zones skiées. Il l'a testé sur le Vercors. Les résultats pourraient décider d'instaurer des mesures de protection, des zones de tranquillité comme cela existe déjà dans le parc national des Écrins ou dans le PNR des Bauges. On matérialise les espaces protégés par des piquets et des cordes afin de tenir les skieurs à distance et laisser de l'air aux oiseaux. Ces opérations, doublées d'une information sensibilisant les sportifs à la fragilité du tétras devraient laisser chacun profiter de son espace vital ou de plaisir."

Article de Lise Combe.

Info Parc National du Mercantour

Itinéraire Tétras Quiet !
Une zone de quiétude du tétras lyre ; c'est ce que propose le Parc national du Mercantour cet hiver dans le vallon de Sanguinière dans le Haut Var. L'objectif : préserver la population de tétras lyre en diminution constante sur cette zone, sans compromettre le plaisir de la randonnée à ski ou en raquettes.

Pour survivre l'hiver, le tétras s'isole des intempéries en s'enfouissant sous la neige dans des igloos protecteurs. Dérangé, il quitte son abri durant plusieurs heures, s'exposant aux prédateurs et aux intempéries, ce qui peut compromettre ses chances de survie.

A Sanguinière, en Haute Vallée du Var dans le coeur du Parc national du Mercantour, les études menées par les agents du Parc national du Mercantour ont mis en évidence la baisse des effectifs du tétras-lyre et la forte diminution de l'espace occupé par cette espèce en hiver depuis l'essor des activités de randonnées hivernales. Dans ce contexte, il devenait important de créer une zone de quiétude assurant la tranquillité hivernale de ces oiseaux.

Pour cela, l'itinéraire menant classiquement, en hiver, à la Boucharde et à l'Eschillon est dévié et remplacé par un parcours balisé contournant la principale zone d'hivernage du tétras-lyre : l'itinéraire "Tétras-Quiet".

A ski ou raquettes, pensez au Tétras-Lyre !
Plus d'information, photos et carte sur : http://www.mercantour.eu/index.php/actualites/vallee-du-haut-var-cians/822-cet-hiver-les-tetras-lyre-retrouveront-le-calme

C'est vraiment heureux que ces sujets importants soient évoqués dans un forum parlant de SRN…

En effet, notre activité est une des plus "nature" qui soit, et quel soulagement : même si l'on trouve ici beaucoup de sujets techniques, qui traitent de matériel, d'organisation de raid, de duvets et autres réchauds, on trouve quand-même des acteurs du forum qui mettent le doigt sur l'épine de la pratique…!

Car le nerf de la guerre est là.
L'homme dans la nature, la bête contre les bêtes, le vilain petit canard face à la biche aux yeux bleus…

Il y a autant de pratiquants que de pratiques :
les fervents défenseurs de la nature, qui souvent la méconnaissent et souhaiteraient voir tous les espaces naturels sanctuarisés…
Les professionnels de la montagne, qui investissent le territoire pour faire découvrir la nature à leurs clients dans un esprit de respect et d'éducation environnementale.
Nous avons bien-sûr les chasseurs, qui se targuent souvent d'être les "gentils" protecteurs des oiseaux…
Nous avons aussi des gens perdus, des ignorants ou des "j'm'en fous je fais c'que j'veux"…
Des sportifs, loin des préoccupations de tranquillité de la gélinotte…
Des photographes…
Des vacanciers…
Des bûcherons…
Des agriculteurs…
Des bergers…
Des gardes…
Des motos-neige…

:frowning: :frowning: :frowning:

Bref, nous sommes partout, tout le temps, à la fois parasites et acteurs protecteurs de cette nature.
Force est de constater que le plus grand mal qu'on ait jamais fait à la nature, c'est de mal la connaitre…!

Comme le dit Sancho, l'homme a sa place comme tous les animaux, il en fait partie… Seulement, combien d'êtres humains pénètrent en forêt avec les yeux et les oreilles ouverts…?
Combien de gens trouvent tout naturel d'aller faire un tour avec leur chien pour se détendre, mais n'imaginent pas un seul instant le carnage émotionnel que celui-ci peut provoquer en quelques minutes chez les habitants de la forêt…?
Qui peut imaginer qu'un petit tour à ski pour profiter du paysage et de la neige peut être en réalité une grande agression…?

Le problème n'est pas notre omniprésence dans la nature, mais bien notre manque de connaissance et d'adaptation au milieu qui est source de dérangement.
Sur 100 personnes qui croisent une belle trace de lagopède, seulement 10 verront seulement la trace, et sur ces 10, peut-être 3 sauront reconnaître l'animal…

C'est triste, mais nous faisons du mal par inadvertance, par ignorance des choses car la vie de l'humain aujourd'hui est bien éloignée de toutes les subtilités naturelles. Notre notion du calme et de la discrétion est à des années lumière d'un comportement responsable.

Imaginons une personne, tout à fait normale, détendue, désireuse d'aller prendre un coup l'air pour profiter d'un bon moment de neige fraiche… Les arbres sont chargés, magnifiques, les couleurs sont féeriques, presque irréelles : quel plus beau moment pour sortir les raquettes, et l'appareil photo…?!
La description est idyllique, pas l'ombre d'une menace, de méchanceté…
Et pourtant, cette personne peut-elle imaginer que sa belle veste orange fluo fera l'effet d'un monstre sanguinaire auprès du pic Mar…? Que son déodorant à la mode mettra le lynx dans tous ses états, en alerte rouge…?

Les gens ne sont jamais méchants, ne pensent pas faire de mal mais méconnaissent la nature au point de la trahir sans s'en rendre compte.

Le nombre grandissant de pratiquants "nature" est aussi un facteur aggravant de la situation. La surfréquentation et l'ignorance sont les principales "fautes" de l'humain qui profite des lieux…


Après, on a toujours tendance aux extrêmes…
D'un côté, il y aura toujours les acteurs économiques d'un territoire, qui poussent à l'intrusion de l'homme dans l'espace sans précaution, et de l'autre, les gestionnaires de réserves naturelles, qui vont pruner les gens à chaque rencontre en territoire ennemi interdit…!!

Le juste milieu existe, entre consommation facile et ignorante du plaisir et interdictions liberticides.
Le juste milieu est dans l'information, dans l'éducation environnementale des pratiquants.

A chaque location de raquettes, le loueur devrait avoir un rôle important de contact avec le client, un rôle informatif pour le respect de la nature et la connaissance du milieu.

Bonjour, vous voulez 5 paires de raquettes pour faire un tour… OK, c'est 10 balles la journée, merci, à ce soir…!

NON… :-x

Un tour de raquettes…? Quelle bonne idée.
Vous connaissez le coin? Où comptez vous aller? Je peux peut-être vous indiquer un chouette coin pour voir des chamois… Avec quelques conseils pour les approcher sans les gêner. Savez vous ce qu'est une zone de quiétude, pourquoi elle existe? Savez vous comment vous déplacer de belle manière, avec respect…?


C'est un peu l'image d'Epinal mais je ne pense pas qu'il y ait seulement de gros bourrins qui marchent dans la nature, seulement des gens qui manquent d'information et de sensibilité.
Respecter la nature et s'y promener demande expérience, culture, passion, patience, écoute…
Cela demande d'être réceptif et ouvert aux petits détails auxquels on ne porte plus attention dans nos vies d'humains déconnectés.


Le tétras-lyre n'a pas besoin de refuges pour s'abriter, mais juste de gens responsables et informés, qui sauront respecter son habitat et sa tranquillité.
La pression et l'indifférence des activités humaines sur la nature ne laisse malheureusement que peu d'espoir à un avenir serein.
Notre égoïsme dans la pratique est aussi responsable de beaucoup de maux…

Mais il ne faut pas non plus tout voir en noir.
Nous les hommes, avons une certaine tendance à croire qu'on est responsables de tout.
Nous devons sauver la planète car le climat change et se réchauffe…
Nous devons protéger le tétras car nos agressions le rendent vulnérable…
Nous devons réguler les populations de sangliers car ils se reproduisent trop vite….
Nous devons laisser des arbres morts en forêt car les chauve-souris s'y installent…
Nous devons analyser l'eau des torrents car les larves de phryganes sont en danger….

Hé les gens… Arrêtez un peu vos conneries, et sauvez vos plumes d'abord.
La planète se fout du réchauffement climatique et la vie s'adaptera…pas nous.
Sans nos pylônes de remontées mécaniques, le tétras gazouillerait et on n'en parlerait même pas.
Sans nos cultures intensives de maïs industriel, le sanglier ferait sa vie sans pulluler…
Sans notre sylviculture économique à rentabilité maximum, Batman aurait plein de copains chauve-souris…
Si on arrêtait de pousser à la rivière des tonnes de sel déversées sur les routes, pour que les touristes remplissent les parking des stations, les larves de phryganes n'auraient même pas eu leur nom dans les journaux…!



C'est très bien de faire des zones de refuge pour le tétras-lyre, et de vouloir protéger la nature, mais c'est nous qui devrions nous réfugier, et réapprendre à vivre de belle manière, avec elle et non contre elle.



Bon, je me suis un peu enflammé là, je suis désolé…
:smiley:

Je partage entièrement mais je regrette que la Haute-Route du Jura n'ait plus de point de passage entre la Vattay et le col de la Faucille, ce qui n'est pas le cas pour les pistes de fond.

Nos amis suisses ont joué la carte de l'information, de l'éducation, pas celle de l'interdit bête et méchant, qui ne donne qu'une seule envie, celle de l'enfreindre. :frowning:

talonlibre a écrit :
(&#8230:(

C'est vrai qu'on se sent mieux en Suisse qu'en France à ce niveau, mais quel est le véritable impact sur l'attitude des gens dans le milieu…?
Lorsque je vais vers le Creux du Croue ou même au sud de la Dôle dans le bois Badin, je lis dans les traces Suisses que la permissivité et la politique du "respecter c'est protéger" n'est pas bien comprise par les amoureux de la nature…!

Un juste milieu est à trouver, et là encore, une éducation environnementale est à développer fortement pour responsabiliser les gens.




Je vais très prochainement travailler pour la réserve naturelle sur une durée de 4 mois, pour participer à un projet d'éducation environnementale auprès des enfants… Pour moi, c'est là le nerf de la guerre.
Au berceau, il faut prendre les enfants par la main, leur apprendre à lire la nature en silence et à "utiliser" l'espace naturel avec bon sens et savoir vivre.

Ainsi, peut-être dans 10 ans, 15 ou plus, pourra-t-on à nouveau joindre la Vattay à la Faucille avec le sourire, car tout le monde aura compris des choses sur la gestion des patrimoines naturels, humains, sportifs, et aura l'intelligence de vivre en harmonie sans faire chier le tétras, qui regarde passer skieurs et raquettes dans un joyeux tinta-marre…

Un peu de place pour chacun, tout est possible et raisonnable…

Le Parc Naturel du Vercors vient de mettre en place une zone de tranquillité en faveur du Tétras-Lyre. Elle se situe sur les Hauts-Plateaux du Vercors dans le secteur du Pas des Econdus, Pré-Peyret et la Grande Cabane. Consultez l'actualité.

Très bien comme idée mais s'il n'y a rien sur le terrain c'est plus dur voir utopique de faire respecter la zone… tout le monde ne consulte pas le web pour ça.
Dans les zones refuges des 4 Montagnes, il y a ce genre de panneau