Jusqu"à quelle diffuculté de course peut-ont utiliser des ski de randonnée nordiques?

Bonjour, à côté de ma pratique de SRN en terrain peu accidenté, j'utilise également mes SRN sur des terrains plus alpins depuis 5 ans (sur des itinéraires côtés R à F sur Skitour http://www.skitour.fr/articles/read_64.html
En termes de sécurité, voici le bilan que je fais de l'utilisation de SRN en ski de rando alpin sur des courses "faciles":
- 1° moins grande solidité (plus grande cassabilité) des ski de rando nordique par rapport aux ski de rando
>> C'est pour moi le principal argument. Cependant, des ski de rando nordiques restent bien plus solides que les modèle de ski-alpinisme les plus légers, utilisés notamment en compétition
- 2° plus difficiles à manier en descente
>> Oui, on descend un peu moins vite et moins sûrement qu'avec des skis alpins . Mais cela dépend également du niveau, un bon skieur avec une technique de télémark à SRN descendra mieux qu'un skieur médiocre avec des ski de rando "classiques"
- 3° impossibilité de mettre des couteaux sur les ski nordiques
>> L'argument ne me parait pas recevable, dans la mesure où les couteaux peuvent tout à fait être remplacés par des crampons, que l'on sort du sac en cas de besoin, comme pour certaines course de ski-alpinisme
- 4° absence de système de décrochage du pied sur les ski de rando nordique
Cette absence est largement compensée par le fait que les chaussures de ski de rando nordique sont plus souples. En cas de chute, le pied peut se désolidariser du ski grâce à la rotation du bout de la chaussure. En cas de chute, on se retrouve ainsi le pied en avant alors que le ski va vers l'arrière sans aucune douleur. Par ailleurs, le fait que chaussure et ski sont plus légers rendent également moins importants le risque de fracture. avec des ski de rando nordique qu'avec des ski de rando.

Au final, en terme de sécurité, seul les arguments 1° et 2° me semblent pertinents. Et ils sont loin d'être absolus, dépendant largement du type de ski utilisé et du niveau de ski du randonneur qui utiliserait des ski de rando classiques ou nordiques.

Par ailleurs, en terme de sécurité, ma pratique m'a également permis de constater que les ski de rando nordiques ont aussi des avantages . Comme ils sont nettement plus légers:
,- on fatigue moins. On a ainsi un gain de fatigue qui pourra être très utile en cas de problème: avalanche, nécessité de secourir quelqu'un ou de faire demi-tour, etc.
- on a moins de risques de se casser une jambe (cf. au dessus)
- on a moins de risque de se faire assommer ou d'être blessé par ses propres ski en cas de chute (cela m'est déjà arrivé avec des ski de rando classiques)
Voici le fruit de mes réflexions.
Qu'en pensez-vous?

loran
Au final, en terme de sécurité, seul les arguments 1° et 2° me semblent pertinents. Et ils sont loin d'être absolus, dépendant largement du type de ski utilisé et du niveau de ski du randonneur qui utiliserait des ski de rando classiques ou nordiques.
Je pense que tu as dis l’essentiel.
Le matériel SRN m'a permis d'aborder des itinéraires faciles alors que je n'avais jamais osé sauter le pas en alpin.
loran
Comme ils sont nettement plus légers:
C'est marrant, mais je croyais dur comme fer que depuis plus d'une décennie, le matériel de SRN était beaucoup plus lourd que le matériel de rando alpine !
loran
les chaussures de ski de rando nordique sont plus souples
Pour avoir lu une discussion sur la toile de quelqu'un qui cherche à s'équiper en rando alpine, beaucoup de mises en gardes avaient été faites à propos du confort des chaussures qui peut devenir insupportable si on fait un mauvais choix.
Je n'y connais absolument rien en SRA, mais cela fait quand même un élément de plus non négligeable en faveur du SRN…pour peu que la technique du skieur soit au rendez-vous.

Ce qui importe c'est le sentiment de maîtrise que l'on va avoir sur son matériel, ceci est indissociable du plaisir que l'on va pouvoir prendre.

Un excellent skieur de SRN pourra même prendre du plaisir avec son matériel dans des cotations qui dépassent le 3.3.
Après, plus la pente sera raide et plus l'emploi de chaussures rigides se justifiera.
Le nombre de télémarkeurs capables de prendre du plaisir dans du D est assez restreint, cependant le nombre de pratiquants n'est pas non plus comparable à celui du ski alpin.
Sinon un matériel de SRN me semble plus facile à manœuvrer dans une forêt dense qu'un matériel alpin.

Pour moi un ski est un ski, et il n'y a pas de raisons de vouloir faire de différences autres que la présence des écailles entre un ski alpin et un ski nordique.
Les skis de SRN sont des ski de SRA bas de gamme avec des écailles.
Et les skis de SRA sont des SRN qui sont biens souvent de meilleure qualité, mais auxquels il manque justes des écailles pour qu'ils soient intéressants pour des pratiquants de SRN.

La différence entre les activités de glisses alpines et nordiques se situe sur la possibilité de bloquer ou non le talon.
- ski de fond, SRN, télémark (en station, comme en rando), saut à ski sont des activités nordiques
- ski alpin, SRA, snowboard, monoski, skawl sont des activités alpines.

Ainsi quand on lit dans la définition de l'échelle de cotation de skitour, que ski 1: "on est dans du ski alpin et plus dans du ski nordique", je considère pour ma part qu'il s'agit d'une affirmation qui est dénuée de fondement.
Ça mériterait de définir clairement ce qui caractérise un terrain nordique, et là je souhaite bien du courage à celui qui souhaiterait s'y employer, avec comme préalable que le terrain nordique permet par exemple à Planica, de catapulter des skieurs pour des vols de 240m.

Sinon, s'il faut faire une distinction entre la rando tk et le SRN, pour moi celle ci ne serait pas à trouver dans le terrain de pratique qui est variable en fonction des qualités techniques du pratiquant.
En revanche j'aurais tendance à dire que l'emploi d'une chaussure souple qui permet un déroulé naturel du pied, caractérise bien le sentiment de liberté dans les déplacements au plat et en montée en SRN. Mais en même temps l'emploi de ce type de chaussures défini également les limites en descente que chaque pratiquant pourra trouver.
Dès lors qu'on bascule sur de la coque plastique, on perd une partie de cette liberté en montée ou au plat et en contrepartie on étend son terrain de pratique à des pentes plus fortes en descente.

Bonjour Sancho.

sancho
Ainsi quand on lit dans la définition de l'échelle de cotation de skitour, que ski 1: "on est dans du ski alpin et plus dans du ski nordique"
Je crois que Skitour, comme beaucoup, réduit les activités nordiques au ski de fond.


sancho
Sinon, s'il faut faire une distinction entre la rando tk et le SRN
Faut-il vraiment faire cette distinction ? Dans quel but ? Si c'est pour attirer de nouveaux pratiquants au SRN, il est plus important de montrer la très large palette de cette activité, de la balade paisible en alternatif à la course alpine vers un beau sommet ou un col en telemark. Avec les cinquante nuances de blanc entre les deux.

Et c'est là que ton explication sur les limites des différents équipements est importante pour bien guider les nouveaux adeptes dans leur choix.


jmc63
sancho
Ainsi quand on lit dans la définition de l'échelle de cotation de skitour, que ski 1: "on est dans du ski alpin et plus dans du ski nordique"

jmc63
Faut-il vraiment faire cette distinction ? Dans quel but ? Si c'est pour attirer de nouveaux pratiquants au SRN, il est plus important de montrer la très large palette de cette activité, de la balade paisible en alternatif à la course alpine vers un beau sommet ou un col en telemark. Avec les cinquante nuances de blanc entre les deux.
De mon point de vue, il ne devrait pas y avoir de distinction, y compris dans la dénomination. La rando TK c'est du ski de rando nordique.

A mon avis, il n'y a jamais que du ski et plus les années avancent, plus je pense que la principale différence entre le nordique et l'alpin n'est pas une question de terrain mais réside uniquement dans le fait que le talon soit fixé ou non sur le ski et que l'on utilise une chaussure "souple".
C'est ce qui change tout pour marcher ou skier et dans la gestion des appuis sur le ski.
Après le choix du matériel (souple ou rigide) détermine les terrains privilégiés d'évolution du skieur :

  • souple et léger pour les terrains plats ou faiblement vallonnés
  • rigide et plus large quant on est confronté à des descentes techniques (la raideur de la pente n'est pas le facteur principal, on peut trouver des descentes techniques sur des terrains considérés comme nordiques)

Pour compléter le sujet, le fruit de la réflexion collective mené sur une proposition de cotation des difficultés en SRN peut être consulté ici et l'actu sur SRN.com .

bonjour,
je crois que plus que la technique et le matériel c'est l'état d'esprit qui différencie le SRA et le SRN. En SRN on recherche plus le côté ballade nature et en SRA on privilégie plus le côté sportif (et plaisir de la descente). Bien sûr il y a des skieurs "nature également en SRA, (mais ils ne connaissent pas le SRN…) on galère pas mal, mais pour moi ce qui compte c'est d'avoir un moyen de déplacement pour la montagne léger et pas cher et non pas faire de la glisse (même si quand cela est possible je ne suis pas le dernier à en profiter).

sancho
Pour moi un ski est un ski, et il n'y a pas de raisons de vouloir faire de différences autres que la présence des écailles entre un ski alpin et un ski nordique.
Que cette réponse fait du bien!
Il n'y a qu'a voir les "tailleurs d'écailles" qui fleurissaient un temps sur le forum, les différentes adaptation plus ou moins conventionnelles (skis courts équipés uniquement de la partie avant des TLT pour la Scandinavie, ou les karhu guide montés en dynafit aux US pour de la SRA avec écailles…), les skis raquettes, les fixations universelles…

Aujourd'hui la limite entre SRN et télémark se fait dans le magasin, est-ce que la Scott Excursion se trouve dans le rayon nordique ou télémark? quid d'une chili (pour peu qu'elle existe encore)?

Ensuite coté sécurité des fixations, il est possible d'aller chercher des 7tm (bon là le déroulé du pied… mais il en existe des débrayables), ou vers les nouvelles normes NTN ou beaucoup plus prometteur à mon avis la fixation Meidjo qui permettrait de se séparer du bec de canard qui n'est pas des plus ergonomique pour la marche.

Bref, on n'a pas fini de voir des traits d'union s'installer entre toutes les disciplines du "ski", ce qui compte avant-tout c'est de se faire plaisir, en restant conscient du milieu dans lequel on évolue, de sa fragilité et de ses dangers.