"La taxe carbone était mal barrée depuis le départ"
Article lemonde.fr
L'annulation de la contribution carbone par le Conseil constitutionnel, trois jours avant son entrée en vigueur, prévue le 1er janvier, a suscité de vives réactions dans la classe politique et auprès des associations de défense de l'environnement.
Le premier ministre, François Fillon, a immédiatement réagi à la décision du Conseil constitutionnel en annonçant la présentation, en conseil des ministres, d'un nouveau dispositif, le 20 janvier, tenant compte des recommandations des juges constitutionnels. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a ajouté qu'on ne pouvait "pas se lamenter une semaine sur les timides avancées de Copenhague et critiquer la semaine suivante la création d'une taxe carbone".
Pour les Verts, cette décision est avant tout un échec pour le chef de l'Etat : "Sarkozy a beau se faire passer pour le hérault de l'écologie, il n'est pas à la hauteur de l'urgence. Son attitude brouillonne et narcissique, tant lors du sommet de Copenhague que dans la conception de la taxe carbone, le prouve, hélas", commentent les Verts dans un communiqué.
Alors que le sujet les avait divisés, les socialistes, toutes tendances confondues, de Martine Aubry à Ségolène Royal, ont salué la décision du Conseil constitutionnel. Estimant, comme les Verts, que cela constituait "un revers majeur pour Nicolas Sarkozy", Martine Aubry, première secrétaire du PS, appelle le gouvernement à "tirer les conséquences de ce nouveau fiasco". La présidente de Poitou-Charentes, Ségolène Royal, s'est réjouie de cette "bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des Français et contre la pression fiscale intolérable exercée par le gouvernement", rappelant avoir "été la première à dénoncer cette taxe dès le mois d'août dernier et ce malgré le consensus général qui entourait cette mesure". Les députés socialistes sont à l'origine de la saisine du Conseil constitutionnel.
UNE ANNULATION CATASTROPHIQUE POUR FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT
Pour de nombreux défenseurs du principe de la contribution climat-énergie, l'incompréhension est cependant de mise. "Cette décision est sidérante", a réagi l'eurodéputé MoDem Jean-Luc Bennahmias, ancien responsable des Verts passé au MoDem, en ironisant sur le fait que "l'on trouve toujours plus écolo que soi". "Cette histoire était certes mal barrée depuis le départ (… et il est vrai que la réforme exonérait une partie de la production d'énergie, notamment électrique, mais le mieux est souvent l'ennemi du bien", a dit le vice-président du MoDem. Pour l'eurodéputé, "si le Conseil constitutionnel voulait s'attaquer aux impôts inégalitaires, il pourrait également s'en prendre à la TVA".
Après l'échec de Copenhague, cette annulation est "catastrophique", estime de son côté la fédération France Nature Environnement. "La taxe carbone est clairement à l'agonie", juge son porte-parole, Arnaud Gossement, qui ne croit pas à un nouveau dispositif. Le gouvernement aura "du mal à reprendre une décision impopulaire après cette décision et alors que se présentent des échéances électorales", les élections régionales.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/12/29/la-taxe-carbone-etait-mal-barree-depuis-le-depart_1285906_3244.html
timon73 a écrit:
et il est vrai que la réforme exonérait une partie de la production d'énergie, notamment électrique
Ce non sens allait même bien plus loin puisque étaient totalement exonérées de contribution carbone :
- les émissions des centrales thermiques produisant de l’électricité ;
- les émissions des mille dix-huit sites industriels les plus polluants, tels que les raffineries, cimenteries, cokeries et verreries ;
- les émissions des secteurs de l’industrie chimique utilisant de manière intensive de l’énergie ;
- les émissions du transport aérien et celles du transport public routier de voyageurs.
En outre, étaient taxées à taux réduit les émissions dues aux activités agricoles ou de pêche, au transport routier de marchandises et au transport maritime.
Ces exemptions auraient conduit à ce que 93 % des émissions d’origine industrielle, hors carburant, soient exonérées de contribution carbone. Moins de la moitié des émissions de gaz à effet de serre aurait été soumise à la contribution carbone.
Celle-ci aurait donc porté essentiellement sur les carburants et les produits de chauffage qui ne sont que l’une des sources d’émission de dioxyde de carbone.
Cette taxe était en réalité bien loin de la lutte contre le réchauffement climatique et de l'égalité devant les contributions obligatoires…
Et pourtant si on y réfléchit bien, la taxe carbone aurait équilibrer les différences de couts de mains d'oeuvre, en taxant les productions lointaines comme la Chine par ex. :roll: . Cela aurait été un plus écologique et social en Europe en favorisant les productions locales ^^
Bref un ''bel'' échec comme Copenhague, de bien belles idées, mais si le monde suit pas… :-?
Et pendant ce temps là la neige, elle, veut pas redescendre sous les 2000m :oops:
Salut,
une taxe sur la consommation n'a absolument rien de social. D'autant plus quand il s'agit comme ici de consommation quasi forcée (remplissage de cuve de fuel, essence pour aller bosser etc.).
Et encore ça me choquerait moins s'il s'agissait de profiter des revenus de cette taxe pour développer le transport collectif de proximité (les trains régionaux notamment), voir pour baisser leur tarif (ah oui, dans même temps, on oublie que le prix des TGV augmente de plus d'un pourcent cette année).
Je suis complètement d'accord pour dire qu'on a besoin de se bouger les fesses pour changer notre mode de vie individuel. Je suis pas pour autant d'accord pour payer une taxe à la place de ceux qui profitent déjà de la situation (Total and co).
timon73 a écrit:
Et pourtant si on y réfléchit bien
… on s'aperçoit que cette taxe (dont le principe n'est pas à remettre en cause)manque en grande partie sa cible et ressemble bien à une gesticulation politique à l'approche des élections régionales.
Pas besoin de grand discours, voici la courbe de l'écart de T° par rapport à la T° moyenne 1971/2000. Et bien depuis les années 90, et surtout 95 l'écart devient régulier chaque année et souvent à la hausse :-?
http://france.meteofrance.com/content/2009/11/21443-43.png
La réalité du réchauffement climatique et la nécessité de prendre des dispositions sont irréfutables.
Ce dont je doute, c'est de la pertinence des prises de décisions (ou plutôt les non prises de décisions) et plus particulièrement, l'efficacité de cette contribution carbone qui à mon avis manque d'ambition et cible insuffisamment les contributeurs.
En tout cas, le manque de neige ne t'empêche pas de "surfer" et de nous balancer des liens intéressants…
P.S. : C'est toi Beaufortain sur Carnets d'av. ? cf. le lien sur le GPS présenté par Régis
Exact ^^
A lire comme quoi c'est possible: d'avoir une entreprise et de respecter le mieux possible l'environnement, ses salariés et de gagner de l'argent :roll:
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-monde-ideal-de-m-patagonia_827929.html
j'avoue que la business écologie, ça me laisse vraiment sceptique … un moindre mal sans doute.