Fini le régime unique soupe-boeuf bourguignon, les dortoirs spartiates aux couvertures urticantes et la promiscuité repoussante… Avec une fréquentation stagnante voire déclinante depuis les années 90, les refuges sont condamnés au changement. Qu’ils soient sous concession de la Fédération des clubs alpins de montagnes (FFCAM), privés ou dépendants d’une collectivité, ces lieux d’hébergement ont dû adapter leur offre à l’air du temps et à la segmentation des pratiques. “Aujourd’hui, le Club alpin ne construit plus de la même façon qu’ il y a 30 ans. Les normes d’accueil, de sécurité et le niveau de confort n’ont plus rien à voir”, estime Jean-Claude Armand, président du Syndicat national des gardiens de refuge, patron des Souffles dans le Valgaudemar. Et de citer : dortoirs plus spacieux, couettes sur les lits, douches (en moyenne montagne), menus adaptés et variés, mise en réseau par massifs et réservation bientôt systématique sur Internet…
Selon un rapport d’ODIT France, c’est en Espagne et en Italie que les normes de confort sont les plus exigeantes. “En France, la politique de rénovation engagée pour la décennie 2000 par notre plan de relance a porté les efforts sur les nouvelles normes sanitaires, les conditions du gardien et le confort de la clientèle”, explique Raymond Courtial, vice-président en charge du patrimoine bâti à la FFCAM.
Ainsi, 22 refuges ont été rénovés sur le territoire national pour 24 M€ dont la moitié à la charge de la fédération. Et la décennie 2010 est placée sous le signe de l’insertion environnementale. Plus question de construire des refuges de 150 places et plus, on rationnalise l’espace. Les collectivités territoriales entendent réaliser des diagnostics pour mieux insérer ces bâtiments dans leur offre touristique. La FFCAM projette d’ici à 2020 17,5 M€ de travaux avec des dossiers phares comme la reconstruction du Goûter sous le mont Blanc mais aussi l’Aigle, à la Meije, Félix-Faure en Vanoise et les deux grands refuges du Vénéon en Oisans. Avec le déclin de l’alpinisme, certains établissements choient le randonneur avec des horaires plus adaptés (réveil, petit-déjeuner) ou la synergie promotionnelle entre établissements comme sur le tour des Fiz en Haute-Savoie.
Si les statistiques montrent une érosion de leur fréquentation, Jean-Claude Armand préfère parler d’évolutions diverses selon les massifs. “L’approche de la clientèle a évolué. Aujourd’hui, les séjours sont plus courts et le refuge arrive parfois au second plan dans le programme des sorties. Et puis, le déclin de l’alpinisme est compensé par la randonnée. Certains refuges axés sur la haute montagne, comme l’Olan, sont plus touchés car aujourd’hui l’activité a scindé en deux ses pratiquants entre ceux qui grimpent en falaise et ceux qui vont en montagne.”
Article du Dauphiné Libéré par Antoine CHANDELLIER le 11/08/2011
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/08/10/les-refuges-d-altitude
Ca me fait penser à un reportage récent passé sur TF1 dans l'émission "Reportages" et consacré aux campings;
Il y était montré que les emplacements "tente" étaient en nette diminution par rapport au nombre croissant de mobile-home pour une clientèle plus demandeuse de ce genre de prestation.
Après le camping façon "hôtel", allons nous vers la fin des refuges dortoirs avec les couvertures qui grattent (et le duvet qu'on transporte, il sert à quoi ? ) et des randonneurs qui ronflent (vive les boules Quies).
D'ici quelques années, les campeurs ou randonneurs en tente seront peut-être une espèce en voie de disparition ?
Laissez pas trainer vos casquettes ou assiettes dehors, vous y trouveriez un peu de monnaie le lendemain !
Ce ne sont plus des refuges au sens propre du terme, mais des prestations hôtelières Si tu ne réserves pas tu dort pas, tu as raison nous seront bientôt nous les campeurs ou randonneurs en tente des dinosaures en voie de disparition. skieur^^fou
C'est évident que les gens souhaitent plus de confort. Ils veulent être dehors sans les inconvénients. C'est la ruée au camping car, au mobile home. Heureusement que Décat réhabilite le camping avec la tente 2 secondes Il reste quelques campeurs (la plupart en voiture) mais de moins en moins de bivouakers… Est-ce notre rapport à la nature qui change ?