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Qu'est qu'une sortie ultra longue ? Pour moi, si je fais 15km avec 600m de dénivelée aujourd'hui, j'hésiterai à remettre ça demain !
De mon point de vue, une sortie est trop longue quand on galère sur la fin à cause de la fatigue. Donc à mon avis, ça dépend un peu aussi du niveau du skieur …
… et aussi du poids qu'on trimballe. Même si je suis d'accord qu'il ne faut pas faire un fixation là dessus, 300g de moins à chaque pied, çà finit par compter à la fin de la journée.
Enfin, souplesse et légèreté = confort du pied, chose à laquelle je tiens beaucoup ! Pour te dire, si la route n'est pas enneigée, il m'arrive bien souvent de chausser mes Alpina à la maison et conduire avec …
Voilà pourquoi je prends le temps de continuer à réfléchir un peu pour trouver le meilleur compromis "pour moi". D'ailleurs, j'adore ça !
Ceci dit, dans tous ce qu'on m'a dit ici, j'ai quand même retenu les mots "98" et "Svartisen" !!
c'est 75mm qui pour l'instant a du mal à rentrer …
A mon sens le Sbound 88 est un excellent ski de SRN en neige dure, qui procuré également pas mal de plaisir en poudreuse légère homogène et pas trop épaisse avant de retrouver une couche dure. Un 98 peut être plus polyvalent, et tolérant dans des neiges plus difficiles. En revanche s'il fallait faire un choix entre changer le ski ou les fix et chaussures: je garderais le 88 que je monterais en norme 75.
Une NNN-BC permet d'emmener correctement un sbound 88 en étant bien placé. Monter une fix norme 75 sur un 88 c'est s'offrir la direction assistée. Monter une NNN-BC sur un 98, c'est un peu comme brider complètement le potentiel de ce ski, dans des neiges dures ça deviendrait même carrément moins bon que ce que tu as déjà.
Une svartisen en norme 75 n'est sans doute pas moins souple en flexion que ton alpina, en revanche elle sera nettement plus rigide en torsion ce qui sera un bel avantage.
La plaque de réhausse sur un ski large c'est fondamental, et sur un ski fin c'est une belle option. Cet hiver j'ai joué à aligner un peu tous les matos possibles en fix et chaussures, pour les tester dans des conditions de neige différentes et sur les mêmes profils (genre sur 200 m de montée identique, de dévers, de piste, de descente). Un 98 sans plaques ou avec plaque c'est un peu le jour et la nuit: je dirais même que le pire sans plaque c'est pas dans les descentes, mais dans les dévers (même léger) sur piste ou hors piste en montée.
Qu'est ce qu'une sortie longue?
Ça c'est une vraie question: je dirais qu'une sortie longue, c'est une sortie où l'on rentre fatigué sans jamais avoir pris le temps de choisir ses trajectoires, d'analyser le terrain pour tenter d'en ressortir du plaisir. C'est souvent une sortie tracée au cordeau sur une carte, qui ne tiens pas compte de la qualité de la neige que l'on trouveras dans le terrain, ni des micro reliefs exploitables pour agrémenter la balade. Quand on est persuadé que le meilleur chemin entre un point A et un point B c'est la ligne droite on fait souvent des sorties longues. C'est tout bête et en même temps ça ne l'est pas, les combes jurassiennes sont majoritairement tracées dans leur fond par des skieurs qui semblent pressés d'en sortir pour aller plus loin, c'est une façon de visiter une combe qui pourrait sembler efficace, mais je suis convaincu que ce n'est pas le chemin le plus plaisant, c'est sans doute le plus monotone, et souvent ce n'est même pas plus rapide qu'en allant jouer sur les bords de combes. Pour moi une combe c'est un half pipe à géométrie variable, quand on suit le fond du tube, on pousse un pied devant l'autre en se disant qu'on fait le moindre effort pour sortir vite, mais si on remonte légèrement sur un flanc, on ne fait pas forcément beaucoup plus d'effort, pour gagner de l'énergie potentielle, et quand on replonge dans le fond du tube, on glisse avec bonheur et sans effort pendant un certain temps tout en gagnant du terrain pour rejoindre le point B. Pire encore on peut même utiliser une partie de l'élan pour remonter sur l'autre flan et replonger dans le fond du tube. Au lieu d'un déplacement monotone avec un effort continu, on alterne, glisse effort, glisse effort, on change les angles de vues sur le paysage, les rythmes et à mon sens tout devient plus ludique, plaisant, c'est plus long en Km, mais pas forcément plus long en temps et en effort.
La moindre bosse même de 50cm de déniv est déjà un prétexte de glisse facile, faire un crochet de 2m pour monter dessus et glisser sur 5 m derrière, c'est plus fun et moins énergivore que de faire 5 m de plat pour arriver au même endroit.
L'idée ce n'est pas tant de compter ses km et ses déniv, que de compter du temps de plaisir.
Faire des étapes de 30 ou 40km en SRN, à moins d'avoir un très gros niveau physique et technique, ça me semble déraisonnable, mais ça reste accessible à plein de gens, en choisissant des skis fins et des trajectoires planes. On peut à la fin de la journée avoir le plaisir et la fierté d'avoir fait 40 bornes, mais peut être que le gros du plaisir éprouvé est contenu dans la fierté.
Ce que j'aime c'est la glisse, et le plaisir de la faire partager à des gens de tous niveaux physiques et techniques. Pour moi ça passe par un détachement complet de la notion de km, la recette c'est de trouver les terrains, les justes pentes, les bonnes trajectoires pour optimiser les plaisirs d'une glisse ludique adaptée au niveau de mes clients qu'ils soient débutants complets ou très bons skieurs. A la fin de la journée, il faut avoir un peu de fatigue, pour avoir le sentiment d'une journée bien remplie, mais il faut aussi garder de l'envie à l'idée de pouvoir y retourner le lendemain. Le bon dosage c'est ni trop long, ni trop court, forcément ludique, et riche en découverte sur le patrimoine, l'environnement, l'histoire et le terroir de la région traversée. L'azimut nez rivé aux spatules, avec GPS comptabilisateur de km et de déniv positif, ou la conquête du sommet à tout prix pour pouvoir dire je l'ai fait: très peu pour moi.