Petite histoire du ski nordique plus ou moins large

Quand on évoque le ski de randonnée nordique, on a souvent l’image de skis étroits qu'on se représente comme étant traditionnels. Or, l'histoire du ski est tout autre. Premier volet d‘une série en quatre épisodes qui va bousculer vos préjugés.


Ce sujet de discussion accompagne la publication sur https://www.skirandonneenordique.com/actus-outdoor/petite-histoire-du-ski-nordique-plus-ou-moins-large

Merci Sancho pour ces rappels sur l’histoire du ski de randonnée nordique.
J’attends la suite avec impatience !

Merci Sancho !
c’est bon à lire comme tu écris…
Bravo pour tes connaissances, et vivement la suite du feuilleton !

La vérité enfin rétablie… bravo Sancho. Les baguettes chinoises n’ont aucune légitimité…

illegitime? et pourquoi pas illegal !
En vérité c’est bien des skis de fond sans carre et des chausures track qu’on utilisait pour traverser le Vercors.dans les années 70/80.On parlait plus a l’epoque de ski de fond hors piste que de SRN.On ne se préoccupait pas trop non plus du matos.
Avant le JO de 1968 je n’avais jamais entendu parler de ski de fond et encore moins de srn.

Des chaussures tracks en plastique, j’en ai encore une paire pour utiliser avec les skis Rossignol (ils ont des carres) qu’on voit sur la dernière photo de l’article… tu contrôles pas grand chose avec, c’est du vrai chewing gum ! Ce qui permet de voir quand même que le matos a évolué, et dans le bon sens selon moi pour la pratique…

Quand aux baguettes chinoises, les vraies (avec 40 au patin), j’adore aussi les utilisés, mais pas en SRN, car c’est ailleurs (sur d’autres terrains) qu’on les exploite au mieux !

Aucune légitimité sur le plan historique bien sûr, illégal sûrement pas!
Je revendique totalement mon propos provocateur qui s’appuie sur l’histoire du ski… d’ailleurs, ce ski, je trouve gênant de le découper en morceaux : fond, alpin, rando, srn… nos anciens utilisaient des skis larges avec les mêmes dimensions au patin que les Voilé Vector BC… l’utilisation de skis étroits et de chaussures chewing-gum est un avatar de courte-durée, un sens-unique…
Ce matériel étroit est une hérésie en tout-terrain ! mais je respecte pleinement la liberté de ceux qui veulent s’embêter à skier avec.
Les skis norvégiens utilisés par Sondre Norheim ou Nansen mesuraient 70 mm au patin dès le milieu du XIXème siècle, ils servaient à marcher, glisser et sauter.
Vive le ski à tout faire… distribuer le courrier, faire des piqûres dans les fermes reculées, jouer, courir, chasser…

J’ai aussi une paire de baguettes chinoises, pour les pistes de fond et je n’irai pas sur des pistes tracées avec des skis larges (une horreur)…
Je comprends très bien que l’on utilise un Eon sur un parcours mixte terrain sauvage et pistes pour les liaisons.
J’ai aussi fait le « zouave » avec des chaussures track en caoutchouc et des skis à écailles dans des forêts pentues… les trous de la chaussure n’avaient pas aimé la séance de virages sautés.
On peut virer en telemark avec des skis et chaussures de skating, mais ce n’est pas fait pour cela.
J’adore les sensations procurées par un ski étroit et léger, mais sur les pistes de fond.
En SRN, j’ai envie de skier et de prendre du plaisir sur tous les terrains… donc je prends des skis à l’ancienne d’au moins 70 mm au patin.

Oui, du télémark avec skis et des chaussures de skating, ça fonctionne, la preuve en vidéo sur le glacier de Tignes il y a quelques semaines (petit passage à 2 minutes) : Vidéo daydream

Sinon, on est bien d’accord, des skis étroit et léger pour les pistes de fond, et des skis larges pour le SRN :wink:

Au-delà de la largeur du ski idéal dont on peut débattre des soirée entières suivant nos différences de terrain, de reliefs et de qualité de neige, et ce depuis que l’offre s’est élargie, ma principale interrogation concerne sa longueur « légitime » (guillemets !) depuis que j’ai pris en photo la statue de Sondre Norheim himself devant le musée du ski de Morgedal (région de Telemark, Norvège) avec des skis dont la longueur doit correspondre à celles de nos skis alternatifs, bras en l’air, et spatules aux poignets.

Comment c’est que c’est qu’on fait pour mettre des photos ici…

Sinon, à propos de la largeur du ski, dimanche dernier jusqu’à midi j’ai vraiment apprécié mes E99, entre midi et 16h et suivant l’exposition au soleil j’aurais bien aimé avoir mes SB 112, pour à nouveau apprécier mes E99 après 16h30 à l’ombre…

Les chaussures caoutchouc Trak…je crois que TSL pourrait grandement faire un don à la famille des descendants, tellement elles ont contribué à détourner les gens du « ski de fond hors piste » (dixit Christian8 plus haut, mais outre-Rhône nous employions le même terme).

Comme Talon Libre, vive le ski à tout faire…mais tu as oublié aller à l’école, mon ancien voisin m’en causait…

J’assure que je n’ai aucune action, mais si des gens intéressés par le sujet passent du côté de Besse en Auvergne, il y a un chouette musée concernant toutes formes de déplacements sur neige, et présenté par le fondateur en personne, et non par des casques dans les oreilles.

Zut! j’avais oublié les skis pour aller à l’école…

Pour la longueur des skis, Norheim avait des skis plus courts que certains suédois qui utilisaient des lattes de 3 m. Il a aussi été précurseur en réduisant la longueur pour offrir plus de maniabilité.

L’amélioration des matériaux, l’expérience ont permis de réduire la longueur des skis… et le choix d’Altaï pour son modèle Köm, long de 162 cm, taillé et large (124/98/119) me paraît assez sensé pour notre style de ski qui ne se pratique pas à haute vitesse (sauf pour Sancho qui se prends pour un chasseur Rafale sur les pentes du Mont-Tendre).

http://ca-store.altaiskis.com/fr/produit/kom-ski/

Bon ski à tous et vivement une tombée de poudre, je suis en manque :slight_smile:

Le Köm d’Altaï a en effet des lignes côtes intéressantes, un promet d’être un ski ludique et joueur dans la neige fraîche !

En tout cas, il a montré un potentiel intéressant dans ces premières sorties baujus et chartrousine de l’hiver. Quelques photos ici du Köm sur le terrain : Mont Margeriaz par les pistes

Et a venir très prochainement sur SRN.com, une présentation de ce nouveau ski de chez Altaï…

Les JO de 68, ont été les premiers jeux d’hiver retransmis à la télévision. Avant ces jeux, le ski était une pratique relativement marginale en France, qui ne concernait guère qu’une partie des habitants des zones de montagne et une petite partie de gens suffisamment aisés pour pouvoir avoir le goût et les moyens de d’apprécier les joies de la glisse.
L’engouement médiatique autour de ces jeux, allié à une volonté politique visant à dynamiser l’économie touristique des zones montagnes, ont permis de rendre la pratique du ski relativement populaire.
En 1968 on dénombrait guère plus de 5000 pratiquants de ski nordique en France. En 1980 on comptait 500 000 adeptes (source: ski de fond et de promenade en 10 leçons par Jean Carron et Janvier Giraud). Mais dès le début des années 80 le ski nordique a commencé à décliner irrémédiablement jusqu’à nos jours.

En 1977 le président du SEATM sonne l’alerte:
" le ski de fond en question :
Face à la croissance explosive de la pratique du ski nordique ces dernières années, une étude du SEATM souligne que « le matériel de ski de fond tel qu’il existe ne comble pas les exigences de la clientèle » et « ne correspond pas à l’image idyllique largement diffusée par les médias ». Les services du SEATM et en particulier le directeur Georges Cumin, se sont penchés sur cette question et proposent la mise au point d’un matériel adéquat, intermédiaire entre le ski de fond et l’alpin. Autrement dit, souligne la rédaction du magazine Aménagement & Montagne : « la réponse appartient aux fabricants ! »

De mon point de vue, la réponse des fabricants est arrivée avec près de 40 ans de retard. Ce qui est regrettable c’est qu’à l’époque il n’y avait pas beaucoup de foin à retourner dans les granges pour apporter les solutions demandées par Mr Cumin.
On a voulu démocratiser le ski nordique sur un ski fin, technique, exigeant et répondant aux intérêts du monde de la compétition. Bilan Mr Toulemonde, est venu, a vu et est reparti majoritairement vaincu et rempli d’a priori sur le ski nordique.
Les seuls qui sont restés étaient suffisamment pugnaces pour prendre le temps de faire l’effort d’apprivoiser un ski fin. Quand on demande aux moniteurs des grandes années du ski de fond, pourquoi la pratique n’est plus autant populaire: on entend souvent dire que c’est parce que les gens aujourd’hui sont plus fainéants, qu’ils n’ont pas autant le goût de l’effort…les jeunes de maintenant c’est pas comme à notre époque…

Bien sur que les skis fins ont de l’intérêt, personnellement je m’éclate en skating sur des bons skis de course, je me régale encore plus en classique sur des skis à farter. Mais je juge débile de faire découvrir le ski de fond à des débutants sur du matos de merde. Il y a du matériel de SRN qui est dix fois plus adapté aux débutants en ski de fond classique. Le ski de fond est une activité aussi belle qu’elle peut être ingrate à découvrir, et ce n’est pas la peine de remettre une couche de difficulté avec des chaussures en chewing gum ou des skis qui ne tiennent pas la route par rapport a du bon matériel de compétition. Pour découvrir le skating, il n’y a pas de miracles, il faut des skis qui glissent et des chaussures qui tiennent. Pour le classique un peu plus de largeur, des carres, un ski qui glisse un peu moins vite et un meilleur maintient des chevilles c’est pas désagréable pour débuter.

Après comme le souligne N_75:
En SRN, si on pouvait monter sur la neige dure avec des skis de fond, pour poursuivre l’ascension sur des éons ou des époch quand le manteau s’épaissit, pour par la suite descendre dans la peuf ou la croûtée avec des Vector, puis basculer sur des époch ou des éons quand le manteau durci, alors on serait les rois du pétrole en toutes situations.
Sinon N_75, les skis de Sondre étaient aussi longs que mes commentaires, car le bois glisse moins bien que le plastique. Plus un ski est long est fin et plus il glisse. D’ailleurs pour être juste sur l’historique des skis , les skis fins à 60 voir 70mm existaient avant les compétitions de ski de fond.
Les chasseurs traditionnels Finlandais avaient déposé le brevet très tôt en version qui avoisinaient les 3 m.
Ils jugeaient à raison que c’était fort adapté à la platitude de leurs terrains de chasse. L’histoire raconte qu’à l’époque ils n’ont pas fait fortune en empochant des royalties sur l’exportation de leur concept dans des pays plus accidentés. Par la suite ils se sont vengés en trustant les podiums des épreuves de ski de fond.

Juste je me permets de rajouter un peu de sauce aux propos bien intéressants développés plus haut. Pour être un quasi dinosaure de la pratique, je me permets de préciser juste deux ou trois points :

-avec du recul (donc un peu de hauteur) , le roman du ski parait plus lisible à nos yeux d’aujourd’hui et effectivement, l’histoire montre que le ski de rando nordique fut bien le premier du genre puisque les premiers skieurs évoluaient hors piste, dans des terrains nordiques et avec les talons libres. Dont acte.

-la grande mode des années 70 était aux skis étroits (en nordique comme en alpin d’ailleurs), car la pratique était calquée sur les standards de la compétition (la plus grande, celle qui a relancé le ski de fond dans le grand public venait d’avoir lieu à Grenoble en 68).

-et c’est bien ce qui a causé un énorme trou dans la trace de cette forme de ski parce qu’à l’époque, il était impossible de trouver des planches de plus de 55 au patin (cf les STT de Grand Chavin), que la rando nordique de l’époque se nommait « ski de fond hors traces » ou « ski de découverte » et que les bobets qui trouvaient amusant d’aller s’emm… hors des belles pistes bien proprètes étaient des has-been barbus qui ne comprenaient rien à la modernité.
-Donc devant une niche si ringarde, les fabricants ne relevaient même pas la paupière et le temps à passé. Les plus pugnaces ont insisté avec du matos absolument contre productif et les plus déçus se sont mis à la raquette.
-Et puis les mêmes fabricants on lorgné sur les pratiques « nature » qui ont maintenant du vent dans les voiles (Ikéa aurait sans doute pu se mettre sur le marché !) pour proposer de la nouveauté en re-visitant l’ancien. Il était évident que la rando-nordique (terme assez récent finalement) pouvait faire partie du lot et on assiste donc aujourd’hui, pour notre plus grand plaisir(…), à un développement en règle de tout ce qui peut favoriser cette pratique et bien sûr se vendre.
-cette pratique au départ bien marginale se remet dans les traces du fun ; c’est sans doute tant mieux. Il reste que ce sont les fabricants qui influent le plus sur la tendance et la diffusent…

Belles traces à tous dans 2016, en plaisir et en prudence.