Le moindre raidillon paumé au milieu de l'espace nordique jurassien est il vraiment à même d'être nommé un couloir alpin?
Doit il constitué un obstacle incontournable à la pratique du SRN?
Doit il nécessairement imposé un déchaussage sous prétexte que ce n'est plus un terrain de SRN et qu'on a pas de ski de rando alpin dans sa poche.
Pour faire de la provoq: on peut se lancer dans un mont blanc avec des skis de fond si on a le niveau.
J'ai même vu des images de jeunes en équipe de combiné nordique qui sautaient sur grand tremplin et qui réceptionnaient avec succès avec des skis de fond.
La définition d'un terrain nordique me semble bien être à géométrie variable en fonction de ses qualités de skieurs et du matos employé.
Certains pourront faire le mont blanc en ski de fond, j'en suis convaincu.
Ils se feront sans doute plus plaisir en descente avec des annum au Mont Blanc qu'avec des skis de fond.
Mieux qu'avec des annums je préfère prendre une bonne paire de K2.
On peut sans doute concevoir qu'au coeur du domaine que chacun défini en fonction de ces aptitudes comme étant un terrain nordique: il peut être envisagé de parcourir ce terrain en se stressant comme un malade dans toutes les descentes avec des skis inadaptés.
Mais cela me semble réducteur car on perd tout le plaisir de la descente pour ne garder que celui de la montée, rapide efficace et légère.
Dans ce cas n'est il pas préférable de se trouver une face d'Everest vierge avec une remontée mécanique qui te redescendra sereinement sur l'autre versant.
A mon sens le SRN est le ski des origines: pratique à la montée sans être excessivement performant, pratique à la descente mais moins facile que certains skis alpins.
Ca fait plus de 5000 ans qu'il existe des skis de SRN remplis au fil des ages de tout le bon sens paysans de générations de glisseurs.
Ca fait moins d'un siècle que le ski de fond existe, on l'a affinné, allégé à l'extrême pour en faire un sport beau noble et cruellement difficile d'accès.
Si le plaisir est dans le rendement et dans la vitesse exclusivement au plat ou en montée, il faut vite arrêté de pratiquer le SRN en neige lourde, poudreuse épaisse, croutée et ne sortir que par neige dure ou mieux fond dur recouvert de 5 de poudre. Ou encore mieux, pour pas beaucoup plus cher on vend des redevances pour des pistes où il n'y a bientôt plus personne, ce sont des terrains parfaitement adaptés aux SRN étroits.
Je crois sincèrement que le plaisir en descente c'est 10% de technique et 90% de confiance en soi. La confiance en soi ça se gagne sans brutalité et surtout avec des outils et des pentes adaptées.
Le plaisir en montée de mon point de vue: c'est 90% de technique et 10% de cocktails hormonaux qui ont attrait à de la volonté et du plaisir d'en chier. Quand on déséquilibre les proportions en montée, on renforce juste le plaisir d'en chier et on patine dans la technique.
Un bon technicien fondeur trouve de très belles et économiques solutions pour avoir une impression de rendement en montée avec des skis larges. C'est nettement plus un travail de technicien, que ce qui est nécessaire pour se faire plaisir en descente.
Un annum ne pardonne aucune erreur en montée par rapport à un E109, si tu cherches à muler en étant mal positionné, tu réinvente le patinage artistique qui manque toutefois d'esthétique. Si tu réfléchis à la technique tu trouves de belles solutions.
Plus simple que la technique: tu sors le nez de tes spatules, tu profites du paysage, tu réduis les km tu respire le grand air en te détachant de la notion de rendement, et tu mets un pied devant l'autre sans chercher à aller plus vite que la musique des mésanges qui viennent de rentrer dans ton champ visuel au moment ou ton regard à quitté tes spatules.
L'avantage en redressant le nez c'est que tu travailles déjà dans le bon sens de l'efficacité du bon technicien fondeur en montée.
La technique c'est ce qui mène à la facilité dans le déplacement. Venir sur un ski étroit pour pour muler en montée alors qu'on est pas un bon technicien c'est se donner l'illusion qu'on avance efficacement grâce à sa technique.
Un bon classiqueur en montée ou au plat ça se travaille sur au moins 10 ans. Et pas 10 ans de bourrinage, mais 10 ans de réflexions et d'ajustements sur les subtilités du geste pour le rendre léger.
Je conçois que cela puisse être rébarbatif.
Mais de mon point de vue, la vraie liberté en descente est nettement plus facile d'accès au novice avec le bon matériel que la vraie liberté en montée avec un ski étroit.
On a tous le droit d'aimer le plaisir de forcer pour le plaisir de forcer, c'est chouette ya plein d'endorphine à la fin de la journée.
Mais croire que c'est surtout la largeur d'un ski qui ne va pas pour avoir du plaisir en montée, c'est souvent se penser meilleur technicien que ce qu'on ne l'est vraiment.
Il n'y a pas de mauvais skis, il n'y a que des skis plus ou moins efficaces en fonction des neiges ou des terrains.
Il n'y a pas de mauvais skis, mais il y a beaucoup de skieurs moyens. Quand on a trouvé une solution qui marche avec un type de ski sur un type de neige, on s'enferme là dedans et on cultive sa réussite dans cette voie là en pensant détenir sa vérité. Il n'y a pas qu'une vérité dans le ski ou ailleurs.
Quand tu commences l'école primaire avec de bonnes notes en mathématiques et pas en français, cela ne veut pas dire que tu n'as pas d'aptitudes à devenir un bon littéraire. En revanche si tu ne travailles plus que les mathématiques pour le plaisir des lauriers, tu perds tes chances de te révéler tes talents pour les plaisirs de l'écriture.
Et si on te sanctionne un jour en géométrie et que tu continue à exceller en arithmétique, tu risques encore de te priver d'une partie de tes libertés dans l'univers des mathématiques.
Le culte du résultat conditionne les esprits étroits, la liberté est ailleurs, elle est peut être dans les solutions que l'on peut s'employer à chercher pour trouver du plaisir en chaque chose.
Désolé, j'arrive même à lancer un nouveau sujet, pour le faire partir en vrille hors sujet, avant la fin du premier post. Me liront bien ceux qui auront envie de me lire. Dans tous les cas j'ai eu du plaisir à l'écrire.
Les notions de terrains alpins ou nordiques me font vomir… il n'y a que des pentes, des vallons, des couloirs, des montagnes, des forêts, des espaces naturels à parcourir, à découvrir…
Que le législateur ait eu besoin de définir un terrain ou autre pour satisfaire des prérogatives syndicales, je le comprends mais sur le terrain, cela ne tient pas.
Arrêtons l'onanisme intellectuel et skions… quelle que soit la pente. Seule la qualité de la neige et le niveau du skieur et de son matériel limitent nos possibilités.
L'Annum donne confiance, profitons en… oublions les codes et glissons, partout, en montée comme en descente.
Apprenons à faire la bonne trace, celle qui va bien, qui permet de marcher longtemps sans fatigue, à l'abri des risques et du vent.
Je déteste le mot nordique tel qu'il est employé en France, il est trop normé, trop limitatif.
J'aime le ski libre et tailler de belles traces là où bon me semble, en montée comme en descente, tout en respectant mère nature, ou plutôt en étroite fusion ou communion avec elle.
Seules comptent les joies orgasmiques du ski et de la glisse.
talonlibre a écrit :
Apprenons à faire la bonne trace, celle qui va bien, qui permets de marcher longtemps sans fatigue, à l'abri des risques et du vent.
Je dirais même plus,
et qu'on pourra utiliser le plus longtemps possible. Car on n'a pas toujours 20 ans et au fil du temps il faut pouvoir se faire toujours autant plaisir en limitant les risques.
Et j'aurais pu ajouter : "là où la neige est la meilleure…" car je reste un skieur gourmet et délicat. Je préfère laisser l'infâme croûtée aux vrais durs et aux tatoués.
sancho a écrit :
ésolé, j'arrive même à lancer un nouveau sujet, pour le faire partir en vrille hors sujet, avant la fin du premier post. Me liront bien ceux qui auront envie de me lire. Dans tous les cas j'ai eu du plaisir à l'écrire.
Je te le fais pas dire ! :-) :-D :-D
Mine de rien, mon cher Sancho ton post avec toutes ses
digressions me permet de formuler ma propre définition
du " terrain nordique " :
Un terrain nordique , c'est comme un post à Sancho :
ça va dans tous les sens ,ça monte et ça descends , on sait pas bien ou ça va nous mener ….Mais en définitive c'est
très agréable a parcourir .
talonlibre a écrit :
Et j'aurais pu ajouter : "là où la neige est la meilleure…" car je reste un skieur gourmet et délicat. Je préfère laisser l'infâme croûtée aux vrais durs et aux tatoués.
Ah ! Parce que t'es pas tatoué, toi ?
Et le gros tatouage " Talon libre, esprit libre " sur
ton biceps droit , c'est un décalcomanie ?
A vrai dire, j'évite la croûtée pour éviter les boîtes. Robert, tu m'as démasqué…
Dans la poudre, j'arrive encore à faire illusion!
Ca me fait plaisir de vous voir tergiverser sur les tatouages et autres vrilles du hors sujet.
A part ça je ne suis pas tatoué et préfère de loin la poudreuse, même si dans la croutée je compose.
A l'avenir je me retrancherai dans la rubrique bavardage, quand j'aurai des envies de dérapé sur le clavier.
Moi aussi, j'aime bien le hors-traces… le damé et les piquets : ce n'est pas ma tasse de thé, tout comme les ordres casqués et bottés ou froids, pernicieux et manipulateurs…
Un terrain nordique, c'est un terrain libre, libre comme Leifr Eiríksson, porté par les vents jusqu'au Vinland.
Un terrain nordique : c'est Morgedal, le pays du père du ski moderne - Sondre Norheim.
Un terrain nordique, c'est un tremplin de saut, c'est un slalom naturel entre les arbres, une longue traversée sur le plat, une montée, un vallonnement, une pente vierge attendant d'être déflorée…
Le ski vient du Nord… (Non, je n'oublie pas l'Altaï).
Mais, il a évolué et a su conquérir d'autres pentes.
Ne l'enfermons pas dans des carcans.
Quoique la vraie tradition, ce sont des lattes de plus de 3 m de long…
l'année 2012 sera philosophique et hédoniste, ou ne sera pas …
quel plaisir de lire ces joutes amicales !
Les limites du terrain nordiques, sont les limites que nous voulons bien nous poser quand nous randonnons nordique.
Nos appréhensions sont des freins, la liberté va de paire avec la sagesse de ne pas se bruler les ailes ou de se casser les tibias, dans des projets trop fous.
L'absence de folie, est une prison mentale, qui nous empêche de voler.
S'il doit y avoir une seule forme de compétition dans le SRN, ce serait une course au plaisir, où chacun à son rythme, prolonge son envol vers plus de liberté.
Un ski large et une chaussure légère, me semblent être les meilleurs alliés pour se découvrir d'audacieuses nouvelles façon de voler.
Qui de la poule ou de l'oeuf est apparu en premier, entre le traçage et le ski étroit, peu m'importe, l'un va avec l'autre, et tous deux vont de paire avec le culte du rendement et du résultat.
J'adore le ski de fond mais pour de toutes autres raisons que celles qui me font apprécier le SRN.
La seule liberté que l'on peut trouver dans le ski de fond et que l'on ne retrouvera pas dans le SRN, c'est celle qui consiste à prendre du vent dans les oreilles en testant ces limites, et en dépassant les 25 km/h au plat ou même en montée.
Ca demande beaucoup de technique et de la forme physique, avant que d'accéder au grand plaisir.
Le SRN dans l'accès au plaisir de la glisse, pour peu qu'on choisisse le matériel qui va bien, est de très loin nettement moins ingrat que le ski de fond pour le novice.
Et ce qui est bon pour le novice, est encore plus facile à trouver pour tous ceux qui sont déjà glisseurs.