Certains itinéraires décrits dans cet ouvrage sont aussi inscrits dans la neige par une trace entretenue, d'autres randonnées sont balisées,certaines enfin ne sont visibles que sur la carte et seront éphémèrement marquées dans le cristal vierge à votre retour.
L’essor du ski jurassien dont nous parlions au début de cet ouvrage a,on l'aura constaté après avoir parcouru la nature, ses inconvénients. La randonnée à ski a été l'objet d‘une surenchère : « Ici, 80 km de pistes. Qui dit mieux ? ».
Et, de villages en villages les panneaux ont fleuri sous la neige sans beaucoup de discernement.
Élément sécurisant le balisage peut malheureusement avoir l'effet inverse du but qu'il se donne ; il est facile de le perdre et de se perdre. Le pire est atteint quand plusieurs pistes parfois de même couleur, mais d'origine différente s'entrecroisent, égarant le skieur.
Pour éviter d’une part le quadrillage du massif et l’anarchie qui envahit ainsi combes et forêts, des voix commencent à s'élever comme celles par exemple des moniteurs très compétents de Chapelle-des—Bois, un des centres parmi les plus connus de l’Association nationale des centres écoles et foyers de ski de fond. Harmonisons le balisage, limitons le kilométrage des pistes tracées et jalonnées, inscrivons—les dans des stades de neige, limités en surface et laissons par ailleurs la nature à sa tranquillité et à ceux qui veulent y goûter disent-ils. Espérons qu'ils seront entendus.
On comprendra donc qu'il n'est pas inutile d'avoir un descriptif, mieux une carte et une boussole.
L'apprentissage de l’orientation suivant celui des gestes du ski de fond, l'abandon des traces quand on n'en est plus aux premiers pas, c'est au bout de ce chemin qu'est encore l'aventure…
Et une nouvelle perle signée Talon Libre de la pointe de ses Madshus…!
talonlibre Je livre à vos avis ce texte écrit en 1979
Je suis étonné qu'il ait déjà eu un tel regard en 1979, mais je compare avec ce que je connais de chez moi à cette époque, qui est pile l'année de mes premiers pas à ski. Un "stage commando" en février aux Rousses pour apprendre le chasse-neige et passer les nuits dehors si jamais il fallait aller affronter les Soviets en hiver dans les montagnes, et l'achat de mes premiers skis de fond au retour des 12 mois de ce service militaire. Mais depuis est apparu le skating qui a je trouve un peu bouleversé le visage de la montagne "nordique". Il a fallu des boulevards pour préparer les pistes, et les gens un tant soit peu sportifs ont abandonné le pas alternatif pour le skating, se fermant à jamais les portes du hors pistes. Enfermés désormais dans une cage tel un écureuil sur sa roue, les patineurs (au moins chez moi) ont réclamé plus de kilomètres damés, la raquette est apparue attirant les moins sportifs et créant de nouveaux balisages, et les espaces ouverts à tous les vents se sont offerts aux "snowkiters". Et pour cloisonner un peu mieux cette montagne, des zones interdites pour cause de protection de la faune sont apparues par endroits et s'étendent encore, alors que paradoxalement des routes non déneigées il y a 40 ans le sont désormais. Je serai donc curieux de connaître le regard de l'auteur 40 années plus tard, les activités hivernales s'étant multipliées et les espaces s'étant sacrément réduits du fait d'un enneigement de plus en plus haut !
oui, saine lecture… que je partage aussi j'aime bien le passage au début : LIBERTE, LEGERETE, RAPIDITE …"Légèreté et liberté: voilà les joies du ski nordique, celui de Monsieur tout le monde, qui va dans les traces et en dehors. Plus large que son frère sportif il permet un meilleur équilibre. Plus simple aussi : fartage ? Connaît pas. Peluches, écailles, losanges, échelles, semelles macro-poreuses, autant d'ingénieux systèmes (les deux premiers sont les meilleurs) pour le remplacer. C'est le ski qui se plaira sur la majorité des circuits que nous proposons, du moins pour ceux qui restent dans des terrains d'accès faciles."…
Je pense que l'on est encore quelques uns à avoir rêvè en parcourant ces itinéraires ou ceux de "Ski nordique les plus belles randonnées", ou à lire Jack London, Frison Roche ou Samivel. Ivres de ces espaces sauvages et grandioses, qui se restreignent peu à peu, de cette liberté parfois chère payée, mais que nous perdons un peu plus chaque jour…
Alors oui, je vous le dit, il est de moins en moins facile de parcourir les contrées sauvages alentours, que ce soit d'un manque de neige, d'infrastructures "sportives" envahissantes ou d’arrêtés divers en faveur de la faune. Mais il est toujours possible de trouver un petit coin de liberté où s'évader et croire, ne serait-ce qu'un moment, que l'on parcours le Yukon, les steppes de Mongolie, la Petite Sibérie, les Belles Combes ou les Petites Chaumilles …
talonlibre Skier sur ces bons vieux Madshuss droits et nordiques me permet d'appréhender la diversité de notre pratique, d'ouvrir d'autres portes et horizons…
Finalement, je me suis peut être planté dans mon jugement (exprimé dasn un un autre post). Je ne suis pas seul à trouver qu'une bonne paire de SRN "nordiques" (droits et pas trop larges) a encore une utilité…:).
En tous cas ce texte écrit en 1979 est très bien vu et d'actualité.
tve1964 je me suis peut être planté dans mon jugement
J'ai un peu eu envie de répondre, mais je déteste cet exercice ! :) J'ignore complètement l'impact que peut avoir un forum, mais je pense très fort que ce forum manque de membres pour apporter de la diversité dans une pratique qui est probablement la plus diversifiée du ski.