Romain Froment, skieur de randonnée nordique, motivé et passionné vient de passer plusieurs jours sur les hauts-plateaux du Vercors. Il nous a envoyé un message et des photos que nous souhaitons partager avec vous ! Une belle expérience ! Voici ce que l’on peut ressentir seul sur les hauts plateaux du Vercors.
L’aventure est à votre porte !
« Je reviens de 5 jours/4 nuits dans le Vercors en solitaire et en autonomie avec la pulka Snowsled (un peu de calme en cette fin d'année a fait le plus grand bien : ai vu 2 traces de ski mais personne sur les hauts plateaux en 5jours !). J'ai eu tout type de temps : temps froid sec, tempête de vent, jour blanc, tempête de neige, neige mouillée, donc tous types de neige : mouillée; fraiche, verglacée, poudreuse, etc… ce qui était bien pour tester le matériel, m'entrainer et apprendre un peu mieux à skier !
J1 : j'avais prévu de partir du col de rousset, mais vu la douceur, j'ai opté pour le vallon de combeau et bien m'en a pris. Départ bas de Combeau (Sud-Vercors) 13H30 / arrivé pied de la montagnette à 16H30. Bivouac sous tente montée seul par un vent d'enfer.
J2 : Départ 9H00 puis grande tirée jusqu'à la cabane des Aiguillettes dans laquelle je m'engouffre juste avant la tempête : le grand luxe. J'en profite pour tout faire sécher. La tempête fait rage dehors toute la nuit et la cabane est un peu plus ensevelie de neige le lendemain matin….
J3 : redescente par le pas des chaton un peu délicat, puis grand mouvement circulaire dans les bois du plateaux bas, qui me ramène vers midi à la cabane de Pré Peyret, puis je suis le GR91 à l'ouest de Peyre Rouge, jusqu'au pied du col des Bachasson où je monte la tente par un froid glacial.
J4 : retour vers Combeau en longeant la bordure sud du haut plateau (Jardins du Roi). Arrivée à la Croix du Lautaret vers 15h00 dans un effet de "jour blanc" très peaumant et dangereux : je n'y vois pas à 2m. Je décide de planter ma tente à 15H00, à 10m d'un gouffre caché par une congère (que j'ai vu seulement sur les 2 derniers mètres). On y verra plus clair demain ! Le GPS c'est bien mais ça a ses limites. Nuit horrible dans une tempête de vent et de neige à me demander si la tente allait tenir…
J5 : petit matin glacial avec la tente recouvert par 30cm de poudreuse, tout était congelé (fermetures éclaires, NNBC75, spatules des skis, toiles de tentes, gourde, lacets, etc… ) et j'ai passé 2H00 à plier tout cela et à tout remettre en marche…mais je suis récompensé par la météo : temps ensoleillé froid et sec. Je fais une grande boucle circulaire toute la journée par ce temps magnifique : Tête chevalière, Tête des Beaumiers, Têtes des Chanaux, et retour, à regret, au Pas de la Coche pour une redescente jusqu'à la cabane de l'Essaure avec un petit virons sur ce petit plateau, puis descente en chasse neige vers le parking de Combeau où la voiture m'attend recouverte par les couches de neige de ces derniers jours…
Conclusion : magnifique et envie d'aller plus loin, plus longtemps et de peaufiner mon équipement pour rendre ce genre de raid le plus "confortable" et le plus sûr possible !
Restent pas mal de choses à apprendre encore, entre autre le télémark… pas facile surtout pour moi qui suis de la plaine et pas un grand skieur… mais on se débrouille et on innove quand des difficultés apparaissent, ainsi :
J'ai dû enlever les skis et mettre des crampons de glacier pour monter à pied la pulka dans des raidillons totalement verglacés du GR91 sous Peyre rouge (la prochaine fois j'emporterai aussi une paire de raquette)
J'ai dû aussi mettre les skis et le harnais sur la pulka et descendre en luge (!) quand je n'étais pas trop à l'aise avec des grandes descentes… c'est sympa également !»
Nous remerçions Romain pour le partage et pour nous avoir autorisé à publier ce récit et ces photos.
N’hésitez pas à partager vos expériences soit sur le forum soit en nous envoyant par email un texte de qualité et des belles photos. Ce sera avec plaisir que nous publierons dans la rubrique récits d’aventures.