Résumé d’un article paru dans le QUOTIDIEN du MEDECIN n° 8987 du 22/06/2011 :
http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/orl/une-langue-piegee-dans-une-gourde-en-metal
Un incident fâcheux rapporté par une revue américaine d’ORL :
Après avoir aspiré fortement sur le goulot de sa gourde en métal, un garçon de 9 ans a eu la langue piégée dans l’orifice.
Les langues piégées dans des contenants en verre ou des cannettes sont relativement « simples » à gérer , par contre cet incident s’est révélé délicat à traiter par les urgences de Durham en Caroline du Nord :
L’enfant avait fortement aspiré sur le goulot de sa gourde métallique de 750 ml .
L’équipe d’urgence a d’abord percé le récipient afin de rétablir la pression dans le flacon, mais sans succès sur la situation de la langue. Heureusement, l’enfant n’avait pas de difficulté pour respirer.
Une injection de corticoïdes suivie d’une tentative de traction sur la bouteille , après lubrification de la langue échoue.
Il est décidé de sectionner la partie inférieure de la gourde avec une scie à plâtre afin de visualiser l’état de l’organe ( son volume est estimé au triple de la normale )
Les ORL ont alors recours aux instruments de type pinces coupantes utilisées en chirurgie ; malheureusement, si ces instruments arrivent à sectionner l’aluminium fin des canettes, la gourde, d’un métal plus épais, résiste …
Un instrument plus puissant est nécessaire : le choix se porte sur une cisaille en métal : ce n’est plus dans l’arsenal chirurgical qu’il faut chercher, mais dans celui des équipes d’entretien de l’hôpital.
Après un nettoyage et une désinfection soigneux, l’outil tranche aisément la gourde, vers le haut, à droite et à gauche, mais à hauteur du goulot, un cerclage renforcé empêche la séparation des deux hémi-gourdes ainsi crées .
Une bande malléable est alors insérrée entre la langue et le goulot, qui est enfin coupé, libérant l’enfant du piège métallique .
Le lendemain matin, l’amélioration est très nette, et l’enfant regagne son domicile .
Les auteurs de cet article américain font apparaître un risque potentiel ( qui d’après eux n’aurait jamais été décrit ) , celui d’une extension brutale de l’oedème de la pointe de la langue vers la base, obstruant les voies respiratoires.
Ils montrent aussi les carences en matériel chirurgical de désincarcération de la langue .
Ceci étant…. ça pourrait nous arriver, un jour bien froid, gourde aux lèvres….
Vive les gourdes en plastique ou les poches à eau !