Développement du Ski de Randonnée Nordique

J'allais me coucher quand je suis tombé par hasard sur ce post, et comme Forez: j'ai tout lu avec intérêt.

Pour ma part, je suis archi convaincu que le srn a un potentiel de développement énorme, mais ça capote pas mal tant côté loueurs, que côté moniteurs.

Les loueurs qui connaissent, et qui investissent dans du bon matos sont peu nombreux.A mon avis ils ont bien du mal à rentabiliser leur parc, car les moniteurs ne proposent pas l'activité.
Le vacancier lambda qui connait peu la montagne va guère s'aventurer à louer ce genre de matériel pour aller découvrir sans être accompagné.
Celui ou celle qui connait un peu plus le milieu montagnard va sans doute louer, avant d'acheter ou de se dire que l'activité ne lui convient pas.



Côté moniteur c'est la mouise:

Mon point de vue est, que le ski de fond a pris un très mauvais virage, il y a près de 40 ans au travers de l'évolution de la formation des moniteurs. On en a payé les conséquence avec un petit décalage à partir de la fin des années 80, le temps que les nouvelles générations prennent le dessus sur les anciennes dans les stations.
Dans les années 70, la formation a pris un tournant radical en copiant le cursus de l'alpin, et en se concentrant sur une analyse purement technicienne de l'activité. Aujourd'hui dans le monde du ski de fond, on a complètement perdu cette culture du ski de randonnée, du ski de promenade.

Jérome Pinoncely évoquait déjà ce problème dans: "plaisir et liberté du ski de promenade et de découverte". C'est illusoire pour un moniteur de ski nordique de vouloir faire partager à un parisien sédentaire, les joies de la glisse en ski de fond. "C'est pas parce que je mets la tête sous l'eau que je fait vraiment de la brasse coulée".
Dans nos écoles de ski on vend de la technique, ou de la technique. Nos moniteurs sont bien formés pour ça, et trop peu formés pour faire partager de belles balades aux clients. Du coup à force de leur faire boire la tasse on a tué le ski de fond populaire.
Si le matos de SRN d'aujourd'hui était arrivé sur le marché 30 ans plus tôt, je suis quasi convaincu qu'on aurait jamais eu près de 1000 km de pistes tracées sur le massif du jura, pour le ski de fond.
Dans les années 80 sur une seule structure l'école de raid à Chapelle des bois, les meilleures semaines il y avait près de 20 groupes qui partaient en itinérance avec un moniteur.
Aujourd'hui dans tout Chapelle, ils sont guère plus de 5 ou 6 sur la saison à se battre pour encadrer des cours techniques en ski de fond sur piste.
Et pourtant c'est tellement plus facile de donner du plaisir à un débutant avec un bon matos de SRN, qu'avec un bon matos de ski de fond. Mais ça, c'est pas encore dans les consciences des moniteurs de fond, et ce ne sera pas encore au programme de la formation des moniteurs de l'hiver prochain.

Si on propose, le client dispose: dixit Régis.
J'ai pas vu le boum du VTT, mais tous les lundis matin de l'hiver avec Tatane on s'est levé pour faire essayer gratuitement le matos. Que ce soit des skieurs alpins, des fondeurs ou même des débutants complet: les gens adhèrent vraiment facilement au SRN. Moi je rêve d'un hiver où toutes les écoles de ski proposent.
Pour revenir sur le VTT de Forez, c'est ludique comme le VTT sans que ce soit physique.
Et plus qu'un parallèle avec la petite reine, je comparerais le ski de fond à l'aviron, et le SRN au canoë.
Avec malgré tout un frein au développement décrit par Forez qui est lié au fait, qu'on ne suit pas une rivière toute tracée. Mais c'est aussi ça qui fait en grande partie le charme du SRN: la liberté ou la liberté de suivre un moniteur (à condition d'en trouver un), si on ose pas s'y plonger tout seul.

Sancho , c'est pas toi qui a écrit V.T.T. à la tondeuse
a gazon sur les pentes du Mont d'Or ? :smiley:

Robert, je crois que j'avais déjà pas mal déraillé par rapport au sujet initial, mais là tu déjantes: on va encore prendre de force un passage spatio-temporel qui débouchera dans la rubrique bavardage. Ceci dit c'est pas moi le créateur de l'oeuvre de land-art, mais c'est un ami.

Robert a écrit :
Sancho , c'est pas toi qui a écrit V.T.T. à la tondeuse
a gazon sur les pentes du Mont d'Or ? :-D

Pour le tour de France, le VTT et les tondeuses Wolf c'est ici. Robert, tu sais que je t'adore, que j'aime le ton décalé… Alors saches que je ne m'acharne pas sur toi :-)

Après le passage de Sancho, l'ensemble de nos messages résument bien la situation qui est je crois toutefois un peu différente suivant les massifs.

J'ai envie de retourner la question : a votre avis que faut il faire pour que cette activité se démocratise (avec l'esprit qui va bien) ?

Pour ma part je crois, peut être à tord, que le cadre de la pratique est sans doute le meilleur garant: d'un esprit qui va bien. La nature en hiver peut être aussi belle que rude, et je crois que ce deuxième caractère tend à nous la faire apprécier plus encore. La rudesse assoupli le caractère des pratiquants, elle est un moteur de solidarité, de convivialité, d'humilité…
On trouvera toujours de mauvais exemples à droite ou à gauche, mais globalement l'esprit est assez bon dans les sports où le pratiquant est confronté à un environnement naturel qui peut être hostile: je pense au kayak, à l'escalade ou à l'alpinisme…

Que faire pour que le SRN se démocratise?

On a vu que dans des disciplines comme le trail, l'escalade, le ski de rando alpin…, la compétition a pu être un moteur conséquent de développement du nombre de pratiquants.
Pour ma part je suis réfractaire à l'idée de quelque forme de compétition que ce soit en SRN.
Multiplier des rassemblement conviviaux du genre de l'aventure nordique ou de la journée nationale de découverte, peut être une piste, mais le véritable effet boule de neige sera long à mettre en place, tant qu'il n'y aura plus d'offres de produits de découverte de l'activité mis en place par des professionnels.
Je suis bluffé par l'énergie déployée par des bénévoles, autour de ces journées, mais même pour des passionnés faut réussir à ne pas s'user.

Je crois sincèrement que si les accompagnateurs en montagne avaient eu des prérogatives sur l'encadrement du SRN, cette activité serait nettement plus reconnue aujourd'hui. Mais ce point là, n'est à mon avis pas prêt de bouger.

Dans le cursus d'un moniteur fond, il y a 8 jours d'enseignement spécifique qui concerne la pratique du SRN. Ces 8 jours sont découpés en 5 jours de théories, 3 jours de terrain plus deux jours d'examens.
8 jours pour parler météorologie, nivologie, déclenchement de secours, manip de corde,technique de bivouac, environnement, patrimoine, orientation et spécificité de l'encadrement du SRN par rapport au ski de fond: 8 jours!
Plus de 90% des stagiaires sont, ou ont été des compétiteurs purs et durs en ski de fond. 100% ont eu une pratique de compétition. Une très grande partie d'entre eux ne sont jamais montés auparavant sur des srn.
Beaucoup arrivent sur cet UF plus ou moins à reculons en se disant que c'est un passage obligé.
8 jours c'est court pour leur faire à la fois intégrer un minimum de contenu, leur faire apprécier l'activité afin qu'ils y retournent pour eux même (histoire de grossir un peu le bagage) , et leur donner envie de la proposer en tant que moniteur.
Ca fait quelques années que j'interviens là dedans, en y mettant à chaque fois toute l'énergie que je peux, mais faut être lucide, il y en a pas beaucoup qui de ceux que j'ai croisé, qui seront moteur du développement du SRN dans leurs écoles, mais il y en a.

Aujourd'hui le centre national de ski nordique est observateur du développement du SRN.
Ceci dit pour tous ceux qui aimeraient voir cette activité se démocratiser, ce statut d'observateur nous fait une belle jambe. En même temps le CNSN n'est pas décideur de l'évolution à donner à ses propres formations.

Autre problème:
La structuration de la profession de moniteur de ski dans les écoles est vraiment très spécifique, pour ne pas dire spéciale, et ça ne facilite pas du tout les efforts de développement.
Dans une école de ski, si tu ne cherches pas à faire bouger des choses, tu es sur de bien gagner ta vie.
Pour développer du SRN au sein d'une école de ski un moniteur dispose d'un seul levier facile qui consiste: à systématiquement proposer à ses clients de revenir pour essayer l'activité. C'est déjà mieux que rien mais la boule de neige va être très longue à se former.
Pour que la boule grossisse plus vite il faut se donner des moyens.
Dès qu'on parle de moyens, on vire sur des perspectives de rentabilité. Dans une école une voix de BE fond doit valoir une voix de BE alpin. Mais je connais beaucoup de moniteurs fond qui sont plus sur de gagner leur vie en alpin qu'en nordique. Et il y a également beaucoup d'école où les fondeurs sont loin d'être majoritaires.

Tout ça apporte peut être un éclairage sur le pourquoi du si peu de moniteurs qui encadrent en SRN.
Mais rien n'est impossible, et je suis convaincu que ça va bouger. En attendant: force, courage et patience pour les motivés.

Sinon pour aider à faire bouger, j'aurais des pistes à soumettre en terme d'image de l'activité. Mais ça ça fera l'objet d'un autre post.

Je rebondis sur l'opinion de Sancho au sujet des accompagnateurs de montagne : A mon avis , s'ils étaient interessés, je pense qu'il ne leur serait pas impossible
de se voir autorisés a accompagner des groupes en SRN …pas pour faire la vallée blanche, évidemment , mais
sous certaines conditions ( localisation géographique , altitude ) oui : Si les moniteurs de ski et les guides
étaient interessés par le SRN , ils pourraient ceratainement faire blocage …Mais ils ne sont pas réellement dans cette optique …a part de brillantes exeptions . A mon sens, les accompagnateurs auraient
de très bons arguments a avançer : Ils peuvent déja encadrer des groupes en raquette et l'accompagnement de
groupe est un facteur de sécurité .

Robert a écrit :
En fait , en parlant de cette immense inscription sur les
pentes du Mont d'Or, je ne faisais que citer un exemple de
ce qu'on peut faire pour rendre plus visible une discipline
sportive : Difficile de ne pas savoir quand on est dans le secteur qu'il y a des pistes de VTT aménagées dans la station

C'est vrai que le SRN manque de grandes communications, d'images fortes. Faut frapper des grands coups!!!
Heureusement que nous avons déjà SRN.com, l'Aventure Nordique en mars, et la Journée du Ski de Randonnée Nordique… sinon ou serait le SRN ??? Reste les institutionnels qui doivent pouvoir faire bien plus, et surtout les marques de ski qui ont les moyens de développer le SRN, principalement pour se créer un nouveau marché dans le nordique… comme l'a fait TSL avec la raquette à neige!

alors peut être faut-il copier tsl et développer son propre matos, créer une marque - très facile à dire vous me direz.

alors une liberté de développement du matos sera possible, en utilisant les usines fabriquant déjà du matos nordique, ou encore aller jusqu'à fabriquer le matos de A à Z, comme le font des marques comme Bohême pas loin de grenoble.

la création d'évènements liés au nom de cette marque …

je n'y connais rien, notamment en marketing, mais une voie de développement est peut être possible, avec beaucoup d'ambition pour celui qui se lance !

C'est vrai que souvent le développement d'un sport ou d'une pratique passe par la compétition. Il n'y a qu'à voir la rando alpine avec des courses comme la Pierra Menta ou même l'escalade devenu un sport d'intérieur et d'extérieur.

Je ne souhaite pas que le ski de randonnée nordique soit détourné comme ça, ou alors comme au Québec sans être une compétition.
Vous tapez marathon canadien et vous verrez, c'est la 47ème édition qui se déroulera les 9 et 10 février 2013. Ils étaient 1500 en 2012.
J'avais déjà lu un article là-dessus, il y a même des catégories et la reine c'est les coureurs des bois.

Ci-dessous un copier/coller pris sur le site et qui explique la philosophie de ce rassemblement :

Maintenant dans sa 46e année, le Marathon canadien
de ski a commencé en 1967 comme activité du Centenaire.
C’est une rencontre de tous les âges pour célébrer l’hiver.
Le marathon, qui a lieu en février sur une piste de 160 km
entre Lachute et Gatineau (Québec), est divisé en dix sections
(cinq par jour). Certains ne font qu’une section par jour en
jouissant du paysage avec famille et amis. D’autres skient plus.
Le summum est de devenir un coureur des bois en skiant les
160 km avec sur le dos un sac contenant l’équipement pour camper une nuit. Ce n’est pas une course.


Ce n'est pas une course mais même si la piste est tracée, se taper 160 bornes en 2 jours en dormant avec ses propres moyens, chapeau bas.

Pour revenir un peu plus à notre sujet en France, c'est vrai que les accompagnateurs en moyenne montagne sont plus indiqués pour encadrer il me semble du ski de rando.
Les agences qui organisent des raids dans les pays nordiques préfèrent d'ailleurs des accompagnateurs capables de se mouvoir dans l'espace que des moniteurs aptes à démontrer un superbe pas technique.
Ceci dit il y a des moniteurs comme Sancho qui ont les deux approches et c'est un plus c'est sûr.

Le ski de randonnée nordique ne pourra se développer je crois, que par une approche grand public, donc par le biais des domaines nordiques, en remettant des anciens itinéraires devenus pistes régulièrement entretenues, en itinéraires à nouveau, c'est à dire "battus" sans plus et balisés comme un GR ou un PR.
Ce n'est pas tout le monde qui peut se lancer là-dedans comme ça et les moniteurs comme Sancho qui proposent cette activité de découverte, il n'y en a pas partout.

Pour ce qui est de la location de matériel de rando, beaucoup de domaines nordiques (c'est le cas chez moi) louent du matériel et ont tout intérêt à ce que les skieurs aillent sur une piste payante que gratuitement en hors piste. Et à mon avis, la réponse est toute trouvée pour ne pas louer un tel matériel, tout simplement en appuyant sur l'aspect sécurité. Vous allez me dire qu'ils louent également des raquettes, mais …

Le VTT qui doit redonner de l'élan à la moyenne montagne je n'y crois pas trop. C'est une activité très physique, la moindre montée et 90 % des vététistes d'un jour sont scotchés et dégoûtés de la pratique.
Le VTT sur des routes forestières sur les plateaux, plutôt type VTC, alors oui, ou alors encore sur d'anciennes voies de chemin de fer ou sur les anciens chemin de halage le long des fleuves.
Il y a à Ambert un centre VTT dynamique labellisé. J'ai lu sur le journal que c'était le 5ème français mais avec 15 000 passages, ce qui me semble bien peu sur 6 mois environ d'activité, comparé ne serait-ce qu'à un domaine nordique qui tourne sur 3 mois.
Là où il se développe le mieux chez les jeunes c'est au niveau VTT de descente, mais là on rentre dans un autre monde.
Et beaucoup de cyclistes qui sont allés sur le VTT reviennent sur le vélo de route, et la pratique du VTT devient pour eux une pratique occasionnelle ou d'opportunité.
Je fais environ 1000 km de VTT entre avril et octobre chez moi, je coupe souvent des pistes VTT, les emprunte également sur certains tronçons et depuis 15 ans, si j'ai croisé une grosse centaine de vététistes c'est le bout du monde. Je croise plus de quads et de motos.

Bon, c'est l'heure de la soupe ! :smiley:

Robert a écrit :


Je rebondis sur l'opinion de Sancho au sujet des accompagnateurs de montagne : A mon avis , s'ils étaient interessés, je pense qu'il ne leur serait pas impossible
de se voir autorisés a accompagner des groupes en SRN …pas pour faire la vallée blanche, évidemment , mais
sous certaines conditions ( localisation géographique , altitude ) oui : Si les moniteurs de ski et les guides
étaient interessés par le SRN , ils pourraient ceratainement faire blocage …Mais ils ne sont pas réellement dans cette optique …a part de brillantes exeptions . A mon sens, les accompagnateurs auraient
de très bons arguments a avançer : Ils peuvent déja encadrer des groupes en raquette et l'accompagnement de
groupe est un facteur de sécurité .

Je suis bien d'accord qu'ils seraient tout désignés pour faire découvrir le SRN car ils ont une bonne connaissance de la montagne, et d'ailleurs ce sont eux qui encadrent les sorties raquettes dans les stations.

Je pense aussi que Forez a un peu raison quand il dit que les loueurs ont plutôt intérêt à ce que les clients aillent sur les pistes payantes quant aux raquettes, j'ai cru comprendre que pour accéder à certains parcours tracés, le promeneur en raquettes doit passer à la caisse, alors..

Dans le contexte actuel, je crois que c'est illusoire de penser que les accompagnateurs pourraient se voir autorisés à encadrer du SRN.
On touche là, aux fondements de ce qui fait la légitimité des moniteurs de ski à encadrer du ski.
Même si le lobby de l'encadrement du ski se préoccupe bien peu du développement du SRN, il n'est certainement pas prêt du tout, à accepter ce genre d'intrusion sur ses plates bandes.
De surcroît le lobby du ski a le bras très très long.

Et enfin, si on est objectif sur l'examen des contenus de formations apportés aux accompagnateurs par rapport à ceux des moniteurs de ski: les premiers ne sont au départ pas bien mieux armés que les seconds en matière de connaissance de la montagne.

La différence ne se fait pas tant sur le plan de la formation, qu'après dans l'exercice de ces deux professions. Etre un bon accompagnateur, c'est un peu être un regard de tous les jours sur la montagne. Et il semblerait qu'être un bon moniteur de ski puisse se limiter à être un regard de tous les jours sur des spatules et des flexions de genoux.
Présenté comme ça c'est volontairement provoc car un brin réducteur sur la réalité du quotidien d'un moniteur de ski.
Mais quand on regarde la façon de travailler des moniteurs de fond et les produits proposés, on pourrait vraiment croire qu'il y a pléthores de gens qui viennent en vacance spécifiquement dans le but de progresser techniquement en ski de fond.

Je reprend la question initiale pour ne pas perdre le fil :

"J'ai envie de retourner la question : a votre avis que faut il faire pour que cette activité se démocratise (avec l'esprit qui va bien) ?"

Sancho a évoqué la part des professionnels dans le développement de la randonnée nordique.

J'ai envie de lui dire, que je suis pas du tout sûr que le développement viendra ou puisse venir seulement des professionnels de l'accompagnement. (C'est une vision de pro sur le terrain)

Si on prend l'exemple du trail, du ski de rando ou du vtt, la plupart des pratiquants ne font pas appel aux professionnels. Certain oui, mais c'est pas le cas de la grande majorité.

En SRN, évidement plus il y aura de proposition sur le terrain pour offrir la pratique et plus il y aura de personnes qui vont gouter au SRN. Mais à mon sens ce n'est pas suffisant. Il est clair que l'addition offre d'accompagnement + offre de location = belle contribution au développement.

La piste Grandsteak est aussi un élément de réponse. C'est une histoire de marketing, ceci étant nous sommes dans une situation ou à ce jour l'offre de matériel est relativement large. Malgré quelques imperfections, le matériel est suffisement bien conçu pour permettre un développement de la pratique auprès des débutants et des initiés. Ceci étant, encore faut il trouver le matériel… et puis le marketing ne ferait pas de mal.

La piste Forez…
Et bien je pense que ça ferai du bien d'avoir de vraies belles manifestations… Et pourquoi pas un concours de saut en SRN, une course d'orientation en SRN, un trail en SRN ? Je ne voit pas en quoi ce type d'évènements travestirait notre pratique. C'est sur qu'une montée sèche en SRN tout au Chrono n'a pas de sens…

Mes remarques :
Le VTT (quand c'est du vrai VTT) : c'est dur et c'est technique
Le Trail ou la course de montagne : c'est dur et c'est technique
Le ski de randonnée alpin : c'est dur et c'est technique

Et pourtant ce sont des disciplines qui explosent.

Alors pourquoi pas le SRN ?
Est-il trop lié à l'image du ski de fond ? (qui a sans doute juste besoin de relooking pour se relancer ?)
Est ce que toutes les solutions additionnées et citées plus haut ne contriburaient pas au développement du SRN ? (Offre pro + évènement + matos moderne + marketing)


Le point caisse et le loueur qui pousse à aller sur des pistes payantes :

En quoi cela intéresse le loueur ? le bénéfice de la caisse ne va pas dans la poche du loueur. D'ailleurs, il ne vas dans la poche de quasi personne, puisque ce ne sont que des pertes… et d'ailleurs de faire payer en ski de fond ne fait plus trop ses preuves…

Ce qui intéresse le loueur c'est de louer. Chez certain loueur que je connais bien il y a des renversements de tendances : ils louent plus de SRN que de raquettes ! Pourquoi ? Parce qu'ils osent, parce qu'ils proposent autre choses… Mais en plus de proposer de la location, ils donnent des idées d'itinéraires, des conseils….

Comment développer le SRN?

Simplement en rendant le matériel facile à trouver et en arrêtant de louer des skis étroits et des chaussures "chewing-gum".

Je discutais dernièrement avec un fabricant de chaussures du "boom en devenir" du SRN.

Selon lui, les marchands et les loueurs n'y croient pas. Et pourtant les détaillants qui distribuent son produit (3 en 4 en France) le vendent bien.

Il y a 25-30 ans, la réaction des loueurs et détaillants était la même pour le ski de rando.

La presse spécialisée ski de rando ne comprends pas grand chose au SRN…

Il faut sans doute faire de belles images, variées, être patients… le SRN va se développer! à coup sur.

Mais je ne crois pas que le ski de fond sera le moteur de ce développement.

Moi j'ai envie de regarder d'où pourraient venir des futurs "clients" au SRN.
Il y a quand même un obstacle de taille à son développement, c'est de tenir debout sur les skis. Si les raquettistes se sont bien adapté à l'orientation, ils n'ont pas rencontré le problème de l'équilibre. Et même si je ne connais pas le matériel d'aujourd'hui, il me semble que si la technique pouvait désormais s'acquérir en quelques heures je le saurais.

Ceux qui auraient l'équilibre le moins précaire en montant sur des SRN sont à mon avis les skieurs de fond, ceux qui vont faire du sport et non pas ceux qui veulent simplement prendre l'air. Mais leur faire lever le nez de leurs spatules est aussi illusoire que de tenter de décrocher la lune (au moins parmi ceux que je connais !).
Les skieurs alpins, s'ils ont envie de s'évader de leurs montagnes ferraillées et bétonnées passent par filiation à la rando alpine.
Les randonneurs alpins sont peut-être un peu trop épris des pentes et accros de leur talon coincé pour vraiment venir grossir nos rangs…ou alors peut-être en prenant de l'âge et le recul qui va avec… De plus la qualité et la quantité de neige sont mieux assurées sur des pâturages d'altitude que des plateaux à 1000m. Eux maitrisent déjà l'environnement. Peut-être des clients en devenir via un léger apprentissage du talon libre.

Et je reviens aux raquettistes. Dans un message précédant quelqu'un parlait de TSL, qui a (re)découvert LE filon ! Et mon avis (et ce n'est que le mien) est qu'ils ont attiré les clients et de la randonnée pédestre et du "ski de fond contemplatif", dégoûtés par le tarif d'accès aux pistes damées et de se faire enrhumer à chaque passage d'un ultra-skateur lancé à la poursuite de son ombre. Pour moi, il y a là toute une clientèle des sites nordiques qui ne s'est pas renouvellée d'une génération à l'autre.

Et peut-être parce qu'on arpente le même massif, je rejoins Forez qui parlait de pistes que j'appellerai "de découverte" qui ont disparu sous la pression des fondeurs qui n'en n'ont jamais assez sous les spatules. Et ces pistes seulement entretenues à chaque grosse chute de neige seraient à mon sens un merveilleux outil pour permettre à des raquettistes de se faire l'équilibre avec le matériel SRN d'aujourd'hui et découvrir (enfin) la glisse, chose qu'ils avaient oublié depuis que les sites nordiques sont devenus ce qu'ils sont. Les pistes raquettes existantes n'ont pas vraiment toutes le profil nécessaire pour de l'initiation au SRN, sans parler de la cohabitation entre marcheurs et skieurs à l'équilibre encore précaire.

Vu le tarif du matériel, il faut que les gens puissent louer pour essayer (je parlais précédemment des vélocistes qui au début disposaient d'un parc de location de VTT ), et quand Régis parlait d'un loueur qui tourne dorénavant plus en SRN qu'en raquettes, c'est peut-être les prémices d'une tendance qui s'inverse. Une hirondelle fera-t-elle le printemps ? (Ne s'agit-il pas là Régis, de la souriante hirondelle de Gresse ayant fait le déplacement à Méaudre à la mi-janvier ?).

Après reste aux sites nordiques à arrêter de phagocyter l'espace, ce qui serait bon pour leur trésorerie, et à rendre un peu de terrain à des apprentis skieurs et futurs SRNistes (facilement accessible, sensation de sécurité&#8230smile, qu'ils ont kidnappé à des gens qui voudraient simplement respirer de l'air, ouvrir les yeux et les oreilles, et se régaler à acquérir des sensations nouvelles.

quelques idées en vrac,

pour essayer d'envisager un futur développement du srn, peut-être faut-il se poser la question de ce qui va motiver les futurs pratiquants. Pour avoir des pistes, peut-être est-il bon de se questionner sur nos propres motivations à le pratiquer, et ce qui nous a amener à débuter dans sa pratique.

le fait qu'il n'y ait pas de compétitions en srn est une excellente chose, mais peut-être est-ce aussi une des principale raison de sa non médiatisation, et du manque d'intérêt des fabriquants à se pencher sur la question. je citerai en exemple le fait que la plupart du matos disponible, quelquesoit l'activité, est orienté par les paramètres de la compétition, et la norme est celle du champion (regardons les braquets/développements des vélos de route vendus au cycliste du dimanche, impossible pour ce dernier de monter une côte un peu raide ou un peu longue, de quoi lui donner l'idée d'accrocher le vélo au garage). Idem pour les skis de fond, qu'il faut forcément acheter ou louer à taille +15 ou + 20 cm, idem pour l'alpin. C'est la norme des compétiteur qui influence énormémént le marché, et par voix de conséquence le vendeur/loueur, et donc en bout de chaîne le pratiquant.

L'impression pour le pratiquant qu'il va falloir en baver pour y arriver est répendue, allant avec l'idée répendue qu'il faut du courage pour faire du "sport". Tout ceci est très loin de notion de plaisir et de bien être à pratiquer.

Et ce qui réuni, il me semble, beaucoup de pratiquants du srn, c'est justement cette notion de plaisir à pratiquer, La notion de compétition, de concurrence est très éloignée de la plupart de ceux avec qui j'ai eu le plaisir de pratiquer.

Les rassemblements et journées de découverte sont sont une excellente chose, le fait d'y intégrer des éléments de concours risquent de faire basculer le srn vers autre chose. Si l'on étudie d'un peu plus près l'histoire de chaque sport, l'origine est souvent une activité humaine, dans laquelle certain souhaite s'opposer par jeu, ce jeu doit rapidement être codifié, pour enfin se transformer en compétition. L'esprit qui guide la compétition s'éloignant doucement mais sûrement de l'esprit reignant au départ de l'activité humaine.

N_75 a écrit :
Les randonneurs alpins sont peut-être un peu trop épris des pentes et accros de leur talon coincé pour vraiment venir grossir nos rangs…ou alors peut-être en prenant de l'âge et le recul qui va avec.. De plus la qualité et la quantité de neige sont mieux assurées sur des pâturages d'altitude que des plateaux à 1000m. Eux maitrisent déjà l'environnement. Peut-être des clients en devenir via un léger apprentissage du talon libre.
Pas besoins de devenir ''vieux'' pour se mettre au SRN :-D
Suffit d'avoir un bébé et de vouloir skier en famille S^i
Le SRN nous a permis de continuer le ski lorsque la maman était enceinte (sur terrain très facile pour éviter toute chute&#8230smile, et surtout ensuite avec bébé dans la pulka enfant: en vidéo ici
Et là je peux vous dire que la demande est importante, chez les jeunes parents qui sont en ski de rando tous les weekend ;-)
Comme cela on a fait une saison complète de SRN et pulka… et jusqu'au 17 mai. Et oublié le ski de rando alpin (là j'exagère un peu :-D )

Sinon il est vrai que de compter faire passer les raquettistes au SRN, peut vite poser un problème d'accès technique… meme si les nouveaux skis de SRN larges et courts avec des chaussures rigides facilite cet accès… au plaisir o^k

Effectivement, je pense que le fait de pouvoir trouver du matériel adapté facilement à louer, ce qui n'est par exemple pas en Savoie, donnerait déjà un sacré de pouce. Autour de moi, j'ai réussi à convaincre plusieurs personnes, des skieurs déjà (soit de fond, soit de télémark ou de rando alpine), d'essayer le SRN et de son intérêt (d'ailleurs c'est drôle de voir que pour chacun en fonction de leur pratique existante, ce n'est pas le même blocage et/ou le même facteur déclenchant)… et à chaque fois ils sont partant pour essayer, mais le hic c'est que quand tu leurs dis qu'il faut acheter le matos, ils ne sont pas prêt à le faire avant d'avoir découvert la pratique et faire 100 ou 150 bornes pour trouver un loueur, c'est mort aussi. Bref, cela n'aide franchement pas à son développement.

Ensuite, sur le ski de fond, je suis pas convaincu qu'il soit le moteur du développement du SRN, dans le sens où la pratique n'est pas du tout la même (je parle pour le skating qui est la pratique de la quasi-totalité des fondeurs sur les domaines nordiques une fois enlevé les retraités et les écoles), sauf peut-être pour les gens qui veulent se reconvertir à la recherche d'autres sensations. Je dis ça car je suis venu au SRN en étant préalablement un pratiquant régulier du skating (mais de moins en moins intéressé par cette pratique à mesure de la pratique du SRN) et le rapport à la montagne n'est pas du tout le même je trouve.

Sinon, je ne sais pas si propre uniquement à Savoie Grand Revard, mais depuis peu, il trace (en gros à chaque chute de neige) chaque hiver une piste nordique classique sauvage à la moto-neige (accès payant comme le reste du domaine) où je n'y vois pas quasiment jamais personne (en même temps, perso je ne vois pas trop l'intérêt d'un tel truc)… même je me dis que s'ils font ça, c'est qu'ils doivent sentir qu'il y a un "marché" à capter sur cette pratique nordique (se rapprochant plus du SRN que du skating), non ?

Bonjour
Je reviens sur mon bafouillage "d'étude de marché" d'hier soir.
Je suis désolé Cyrille mais je n'avais pas songé aux femmes enceintes et aux pulka-bébé dans les éventuels randonneurs alpins qui passeraient au SRN.

Dans le Massif Central, peut-être le terrain le plus nordique (j'entends au sens premier du terme) de France, et tout au moins près de chez moi, j'ai constaté que des randonneurs alpins, accros à la discipline mais gavés des nombreux kilomètres à effectuer pour gagner les pentes enneigées des Alpes, s'étaient mis au SRN en découvrant qu'à côté de chez eux ils avaient également un magnifique terrain pour s'évader .
Au début j'en ai rencontré avec des peaux de phoque sous les skis sur des terrains quasi plats mais un jour ils ont acquis du matos SRN… ce qui leur a ouvert d'autres horizons.

Et j'ai une question : qu'est-ce que çà donne(rait ?) un montage hybride de fixations de rando alpine + chaussures, sur des skis de randonnée nordique à écailles; pourrait-on effectuer un "pas glissé" permettant un déplacement aisé sur terrain valloné, et bloquer/débloquer (rapidement) ou pas le talon pour les descentes, suivant l'envie et le bagage technique.
OK, c'est un montage hybride, donc bien ni d'un côté, ni de l'autre mais qui présente(rait ?) l'avantage d'une passerelle entre les deux disciplines (qui sont quand même assez proches).

Et un résumé de ce que je voulais dire à propos d'éventuels raquettistes qui viendraient au SRN.
L'arrivée du skating et des boulevards damés qui en a découlé a plus ou moins correspondu avec l'inflation du prix du forfait, le début de la désaffection des sites nordiques par les skieurs-randonneurs de fond et le boum de la raquette. A mon avis tout ceci est lié.
Il y a donc pour moi toute une franche de raquettistes qui serait toujours sur des skis si les sites nordiques avaient gardé l'âme qui était la leur au temps du pas alternatif. Et la venue sur le marché du matos SRN "qui va bien" par opposition aux chaussures caoutchouc et aux skis de 2 mètres et plus, peut bien permettre à ces skieurs-randonneurs qui s'ignorent, et prêts à accepter un apprentissage technique, de découvrir la glisse. D'autant plus qu'ils maîtrisent déjà l'environnement.

Pour faire suite au message de Mickael: si Savoie-Grand Revard trace une piste à la moto-neige comme dans les années 70/80 et la font payer au tarif des années 2010, il ne faut pas être surpris qu'il n'y ait personne qui l'emprunte. Moi j'appelle çà de l'escroquerie et ce n'est pas de cette manière que les gens vont venir. D'autant plus qu'ils leur faudra avoir le matos "qui va bien" pour découvrir rapidement le plaisir. Et les skateurs qui prennent le forfait à l'année n'y voient pas d'intérêt, sauf quelques exceptions comme toi et quelques autres qui confirment la règle.

Et pour faire un tour complet de la question (une sorte d' audit ?) je suis bien de l'avis de Grandsteak de se poser la question sur les motivations à pratiquer ou pas le SRN…à suivre !
A oui ! Et si des professionnels du ski nous lisent, çà serait bien qu'ils nous apportent leur vision; je pense aux loueurs qui pour moi sont le maillon principal de la chaîne à laquelle Régis faisait allusion, mais aussi à tous ceux que les fabricants chargent de développer les ventes en France ou à l'étranger.

mikael a écrit :

Sinon, je ne sais pas si propre uniquement à Savoie Grand Revard, mais depuis peu, il trace (en gros à chaque chute de neige) chaque hiver une piste nordique classique sauvage à la moto-neige (accès payant comme le reste du domaine) où je n'y vois pas quasiment jamais personne (en même temps, perso je ne vois pas trop l'intérêt d'un tel truc)… même je me dis que s'ils font ça, c'est qu'ils doivent sentir qu'il y a un "marché" à capter sur cette pratique nordique (se rapprochant plus du SRN que du skating), non ?

D'accord pour cette analyse : ils savent parfaitement qu'il
y a un marché . En plus, ils doivent se sentir un peu merdeux dans la mesure ou leurs pistes sont tellement nombreuses qu'elles bloquent patiquement l'accès aux espaces naturels , accès qui selon la loi doit rester libre
et gratuit . Dernier point : ils sont en faute également au regard de la loi en percevant une redevance pour cette piste : Si elle est balisée ET dammée et accompagnée d'équipement , alors oui , ils peuvent la réserver a la
pratique du ski de fond,et la loi autorise la redevance . Par contre , si elle est simplement balisée et NON Dammée ( le simple passage d'une moto-neige n'est pas un dammage , pas plus que le passage régulier des skieurs ) alors là, non . Ils n'ont pas le droit de taxer le passage .